2019 christchurch

 

Le vendredi 15 mars, un homme équipé d'armes automatiques a fait feu dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, durant la prière du vendredi, faisant au moins 50 morts et des dizaines de blessé·e·s, dont une vingtaine dans un état grave.

Nous condamnons avec force ces actes de barbarie et adressons un message de soutien à toutes les personnes qui ont souffert de ces attaques. Nous nous associons au deuil des familles et des proches des victimes.

L'assassin est un terroriste qui se revendique du fascisme et est animé par des théories suprématistes blanches.

Peu avant l’attentat il a publié un «manifeste» intitulé le Grand remplacement, une pseudo-théorie selon laquelle il existerait un processus de substitution des populations européennes blanches et chrétiennes par des populations non-européennes immigrées et non-blanches. Cette conception, popularisée par des réseaux fascisants en France et diffusée par plusieurs grands médias mainstream, connaît une popularité croissante au sein de l’extrême droite (Marine Le Pen parle ainsi de «submersion migratoire»), parmi les suprématistes blancs et dans certains milieux de droite dans le monde entier. Ce document de 74 pages propage un discours de haine envers les populations musulmanes et immigrées, tout en faisant l'éloge de Donald Trump comme symbole d’une identité blanche renouvelée.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses organisations fascistes et suprématistes blanches ont salué ce massacre. Celui-ci s’inscrit dans le contexte mondial de montée des attaques perpétrés par des groupes d’extrême droite contre des populations musulmanes et minoritaires, comme celles de Pittsburg contre une synagogue (11 mort·e·s) ou de Charlottesville contre une église liée à la communauté afroaméricaine (11 mort·e·s).

La multiplication de ces actes meurtriers est la conséquence directe des politiques racistes, islamophobes, anti-migrant·e·s, anti-réfugié·e·s et impérialistes des classes dirigeantes et des États, que ce soit en Nouvelle Zélande ou ailleurs dans le monde, y compris en Suisse. Leur politiques d’exploitation intense et d’oppressions multiples, les guerres impérialistes qu'ils mènent entretiennent et propagent un racisme quotidien, violent, excluant et déshumanisant.

Un sénateur australien n’a pas hésité à déclarer que la véritable cause de l’attentat était les politiques qui «autorisaient l’entrée des fanatiques musulmans en Nouvelle-Zélande», avant d’ajouter que «même si les musulmans ont été les victimes aujourd'hui, ce sont généralement eux qui agissent de la sorte». Quant à Donald Trump, le président américain, il a réagi en mettant en doute la menace posée par le nationalisme raciste blanc.

Il est de notre devoir de lutter contre toute minimisation de l’islamophobie ou toute forme de racisme, peu importe d’où elles proviennent. Les personnalités et les partis politiques qui font de l’islamophobie une forme de racisme acceptable, qui la normalisent voire l'institutionnalisent, sont également responsables. En Suisse par exemple, face à une nouvelle campagne islamophobe de l’UDC pour interdire la Burqa, le conseil fédéral propose un contre-projet qui laisse le choix au canton de prohiber la burqa ou permet aux autorités d'exiger d'une femme qu'elle enlève son voile, niqab ou burqa, pour vérifier son identité. En cas de refus, la personne pourrait être punie d'une amende allant jusqu'à 10'000 francs. Dans le canton de Genève, à la suite de la nouvelle loi sur la «laïcité» votée le 9 mars dernier, une élue musulmane du parti des Verts a été empêchée de siéger au Conseil municipal de la ville de Meyrin parce qu'elle refusait d'ôter son voile.

Sur tous les fronts et dans une optique de solidarité internationaliste et antiraciste, nous combattons et appelons à combattre l’islamophobie et toutes les formes de racisme!

C'est pourquoi nous appelons à rejoindre les prochains rassemblements organisés pour dénoncer ces attentats:

Lausanne - lundi 18 mars à 18h à Saint-François

Genève - mardi 19 mars à 17h Place des Nations