2016 07 17 turquie coup

 

solidaritéS (CH) — Communiqué de presse — Dimanche 17 juillet 2016

Dans la nuit du vendredi au samedi 15-16 juillet, une fraction de l’armée turque a tenté un coup d’État militaire contre le gouvernement de l’AKP, qui a été un échec complet. Bilan : plus de 260 morts et 2800 arrestations, en grande majorité des soldats et des officiers supérieurs.

solidaritéS dénonce cette tentative de coup d’État qui n’avait pas pour but de restaurer la démocratie, comme l’ont déclaré les putschistes, mais d’imposer à nouveau la domination de l’armée sur la vie politique du pays. La mobilisation populaire massive, en grande majorité des partisans de l’AKP, à Istanbul et à Ankara, a eu raison de l’armée, de même que l’opposition des principaux partis politiques non gouvernementaux, notamment du Parti démocratique des peuples (HDP), malgré la répression terrible dont il fait l’objet de la part du gouvernement de l’AKP.

Résister au coup d'Etat était absolument indispensable pour la défense des droits démocratiques, même amputés par le gouvernement actuel de l’AKP. En Turquie, l'armée n'est pas et n'a jamais été une alliée des classes populaires, bien au contraire. Les coups d’État militaires ont toujours été suivis d’une répression de tous les secteurs populaires et de restrictions des droits démocratiques.
Pour autant, il faut aussi dire clairement que le gouvernement de l’AKP et le président Erdogan portent une lourde responsabilité dans la crise actuelle. Le gouvernement de l’AKP et le président Erdogan sont en effet coupables depuis plusieurs années de la mise en place de politiques liberticides, de la restriction des droits démocratiques et sociaux, et de la relance d’une guerre meurtrière contre les populations kurdes.

Le gouvernement de l’AKP s’est attaqué à tous les secteurs progressistes de la société: journalistes, activistes, féministes, communautés LGBT, syndicalistes, académiques, défenseurs des droits humains, etc… Et ceci sans oublier son accord avec l’Union européenne de novembre 2015, en vue «de mieux canaliser l’afflux de réfugiés dans l’espace Schengen», qui vise en réalité le renvoi en Turquie de tous les migrant·e·s qui débarquent en Grèce. Il s’agit d’une forme de trafic humain moderne particulièrement scandaleuse.

L'échec de ce coup d'Etat est une bonne nouvelle, en particulier parce qu'il a été le fait d’une mobilisation populaire. Cela dit, la lutte pour la démocratie, la justice sociale, la paix et l'autodétermination du peuple kurde est encore longue. Cet épisode peut cependant donner le coup d’envoi à une relance des luttes contre les politiques autoritaires, antisociales et guerrières du gouvernement de l’AKP. La gauche démocratique devrait s’y employer de toutes ses forces.

Nous apportons notre soutien et notre solidarité aux résistances et aux mouvements populaires actuels qui s’engagent à poursuivre la lutte pour la démocratie, la justice sociale, la paix et l'autodétermination du peuple kurde en Turquie.

Non à l’armée et au coup d’Etat

Non aux politiques belliqueuses, anti-démocratiques et autoritaires d’AKP

Oui à une alternative démocratique, socialiste et laïque, et à l’auto-détermination du peuple kurde.

 

solidaritéS (CH)

Contact: Joseph Daher