Des priorités différentes sont possibles :

  • Le premier objectif d’une politique économique différente est de garantir la satisfaction des besoins sociaux, des besoins de chacune et chacun, et dans ce cadre, de répartir le travail et le temps libre entre tous les membres de la société.
    La lutte pour le droit au travail est très importante. Aussi sommes-nous en faveur de la réduction massive du temps de travail pour permettre de diminuer effectivement le chômage. Nous devons nous battre pour assurer à chacune et à chacun un revenu qui couvre tous les besoins socialement reconnus et pour favoriser notamment la réinsertion des chômeurs et des chômeuses ainsi que l’insertion des jeunes à la recherche d’un premier emploi.
  • Maintenir et prolonger les indemnités chômage, tout mettre en oeuvre pour assurer la réinsertion professionnelle des chômeur-euse-s, est le minimum que l’Etat doit assurer à celles et ceux que l’économie libérale jette sur le pavé. Toute pression administrative ou financière envers les chômeur-euse-s est intolérable. L’Etat doit au contraire accroître l’emploi temporaire des chômeurs, développer la formation et le recyclage, et pénaliser fiscalement les entreprises qui licencient malgré des bénéfices records.
  • Dans les années trente, l’Etat a lancé des grands travaux pour les chômeurs. Les grands travaux de notre époque sont le réaménagement urbain, le développement et la mise en uvre de technologies écologiques la réorganisation d’un tissu social solidaire et des échanges équitables avec le tiers monde. Dans tous les domaines, les pouvoirs publics peuvent développer des activités utiles socialement et créer des emplois pour les chômeur-euse-s.

L’intensité et la durée du travail restent élevés, ou même augmentent, tandis que le chômage exclut des milliers de gens. Or les gains de productivité se sont démultipliés en une génération. Depuis le début de cette crise, ces gains de productivité sont totalement appropriés par le Capital au détriment des travailleurs. Même en tenant compte des gaspillages, les ressources existent pour diminuer massivement et rapidement le temps de travail. La semaine de 35 heures n’est pas une utopie pour demain mais une urgence pour aujourd’hui. La productivité actuelle du travail permet même une diminution encore plus massive, vers la semaine de 30 heures qui est la seule réponse au développement du chômage.

C’est une nécessité pour toutes et tous. Les cadences de travail se reportent en fatigue et nervosité sur le « temps libre ». Les horaires élevés permettent de multiplier des emplois précaires à mi-temps (qui sont les premiers touchés par la crise), les horaires de nuit et le travail du week-end. Toute la « réforme » de la loi sur le travail défendue par la droite patronale va dans le sens d’accroître encore cette pression.

Or le carcan du temps de travail entrave le partage réel des tâches et contribue à l’oppression des femmes dans les tâches domestiques.

Enfin, c’est tout notre temps qui en pâtit. Combien de marchands de loisirs en profitent, offrant des distractions en prêt-à-porter qui entretiennent une consommation passive ? Nous voulons le temps de vivre autrement, d’organiser ensemble un autre cadre de vie, de recréer une vie sociale sur les lieux de travail et dans les quartiers. Un des éléments qui permet une démocratie réelle c’est d’accorder aux citoyennes et aux citoyens le temps d’y participer, et d’y agir.