En Grève · Maçons et fonction publique

GENÈVE — Grèves de la fonction publique et des maçons
Solidarité avec la lutte des travailleurs·euses

Mardi 10 novembre · Grève de la fonction publique

14h Assemblée du personnel · Palladium
17h Manifestation · Place Neuve (grève reconductible!)

Mercredi 11 novembre · Grève des travailleurs du bâtiment

9h Manifestation · Place des 22 Cantons

Télécharger le journal spécial (PDF)

Télécharger le tract unitaire "Touche pas à mes Services Publics" (PDF)

À l'occasion de ces journées de grève, solidaritéS Genève édite un journal spécial à 10'000 exemplaires en solidarité avec les travailleurs·euses du bâtiment et de la fonction publique en lutte pour leurs conditions de travail, leur protection salariale et pour les prestations à la population. Nous avons aussi animé le comité "Touche pas à mes Services Publics" qui édite également un tract spécifique pour l'occasion. (cf. ci-dessus)

 

Contre la casse sociale: reprenons l'offensive sur les lieux de travail et dans les quartiers

Alors que les milieux patronaux se sont renforcés lors des dernières élections fédérales et que la perspective des années à venir est politiquement bien sombre pour les travailleurs.euses en Suisse, il est nécessaire de reconstruire un rapport de force depuis les lieux de travail, les quartiers, en se basant sur de réelles luttes comme les deux grèves à Genève nous en offrent l'occasion.

 

Deux luttes contre le mensonge des caisses vides

Les travailleurs·euses de la construction se mettent en grève pour défendre leur retraite anticipée et l'instauration d'un « fonds intempérie ». Les salarié·e·s de la fonction publique se battent contre un budget cantonal d'austérité qui dégrade leurs conditions de travail. Même si ces luttes paraissent en tous points différentes, elles sont de fait profondément identiques. Elles se déroulent au même moment pour les mêmes raisons et nous sommes solidaires. Battons-nous pour de meilleures conditions de travail, contre l'augmentation du temps de travail, contre l'intensification du travail. Car derrière ces combats se cache la même réalité. Les patrons gardent de plus en plus les richesses que nous produisons et lorsque les travailleurs·euses en ont besoin, ils répondent que les caisses sont vides.

 

Travailler plus pour augmenter leur richesse

Au prétexte d'un état dégradé des finances publiques, le gouvernement genevois a préparé un projet de budget d'austérité contre lequel la fonction publique se mobilise. Les impôts des plus riches du canton n'ont cessé de diminuer ; la droite prévoit une baisse massive d'impôts pour les grandes entreprises et la population et ses besoins sociaux ne font qu'augmenter. Cette situation n'est pas tenable. Les patrons proposent d'allonger le temps de travail, de faire travailler les salarié·e·s plus longtemps afin qu'ils n'aient pas un centime à sortir. Il en va de même pour la construction : alors que les fonds pour assurer les retraites ne sont plus suffisants, leur réponse est d'augmenter l'âge de la retraite afin qu'ils n'aient pas à payer.

 

De l'argent, il y en a, dans les caisses du patronat !

Les patrons licencient en masse, diminuent les salaires, cherchent à faire baisser les impôts, etc. Pourquoi ? Pour plus d'emplois ? Pour de meilleurs salaires ? Non ! Pour plus de profits. Alors qu'en Suisse, la création de richesses n'a jamais été aussi élevée, et ceci grâce au travail de l'ensemble des travailleurs·euses de Suisse, les inégalités n'ont jamais été aussi fortes. La vérité est que depuis les années 1990, la production de richesse en Suisse n'a fait qu'augmenter. Alors que la richesse produite par habitant en 1990 était de 53 047 fr./an, elle était en 2014 de 78 452 fr. Ce n'est donc pas que les caisses sont vides, c'est simplement que les patrons gardent l'essentiel de la richesse produite par des travailleurs·euses toujours plus productifs (30 % plus productifs qu'en 1990). Alors que l'argent manque pour nos retraites, pour nos services publics ou pour protéger notre santé, les caisses du patronat sont toujours plus remplies. Exigeons une meilleure répartition. Prenons l'argent où il est : dans les caisses du patronat!

 

Organisons-nous syndicalement...

Pour pouvoir mieux répartir la richesse que l'ensemble des travailleurs·euses de Suisse produit, nous devons lutter ensemble. Nous devons nous montrer solidaires les un·e·s des autres en rejoignant et soutenant chaque lutte. Que la fonction publique manifeste aux côtés des salarié·e·s du bâtiment en est un bel exemple et un premier pas qu'il s'agira de confirmer dans les mois et années à venir. Ces mobilisations doivent servir de base pour s'organiser sur les lieux de travail, pour monter des unités syndicales fortes et finalement construire un rapport de force général plus favorable au travail.

 

...et organisons-nous politiquement !

Si l'organisation syndicale est absolument nécessaire, elle ne peut à elle seule répondre aux immenses défis de ces prochaines années. Si nous voulons pouvoir imposer une plus juste répartition des richesses, de meilleures conditions de travail et la justice sociale, nous devons également renforcer les organisations politiques qui défendent les intérêts des travailleurs·euses. Sans relais dans le monde politique, sans capacité à faire plier les parlements où les patrons sont majoritaires, il sera extrêmement difficile de lutter pour une société plus juste. Les dernières élections nous ont montré l'étendue du chemin qu'il nous reste à parcourir. Alors que les patrons ont confirmé leur force dans les urnes, la gauche radicale emmenée par solidaritéS – membre d'Ensemble à Gauche – n'a pas réussi à se faire entendre et comprendre par les classes populaires. Ces luttes doivent ainsi nous permettent de nous rapprocher, de nous comprendre et de tisser des liens forts. solidaritéS et la gauche radicale en général doivent être des lieux d'organisation politique des travailleurs·euses afin de faire converger les différents combats, dans la rue, les quartiers, les lieux de travail jusqu'aux parlements. Nous, salarié·e·s, sommes la majorité de la population, à nous de faire avancer nos solutions politiques.

Pablo Cruchon