À l'eau !

Le PS annonçait l'autre jour, comme gadget de campagne, que son président et l'un de ses constituants allaient faire de la natation... du côté de Collonge-Bellerive en faveur de la nouvelle constitution. Ces partisans du projet entendaient ainsi vanter son art. 166 qui assurerait «un libre accès aux rives du lac [...] dans le respect de l'environnement et des intérêts publics et privés prépondérants.»

 

Or cet article est typique de l'aspect «trompeur» du projet. On met en vitrine le «libre accès aux rives du lac», mais ensuite on parle d'intérêts prépondérants pouvant l'empêcher, publics et privés sur le même plan... sans trancher sur ce qui doit l'emporter, des intérêts du public ou de ceux des richissimes propriétaires du bord de l'eau.

On se doute bien que c'est les intérêts privés de ces derniers qui l'emporteront, ils ont bien d'autres moyens de les faire valoir que les gens ordinaires.

De plus, ces simagrées sont inutiles, car la Loi fédérale sur l'aménagement du territoire, qui prime sur tous les articles de la constitution genevoise, indique clairement en son art. 3 qu'il convient «de tenir libres les bords des lacs et des cours d'eau et de faciliter au public l'accès aux rives et le passage le long de celles-ci.»

Pas besoin de caviarder la constitution pour appliquer cette disposition du droit supérieur. Il faut juste une loi d'application. On en a pas? La faute à qui? Pas à la gauche: l'ADG en 2001 avait déposé un projet de loi au Grand Conseil dans ce sens. (Voir www.solidarites.ch/journal/d/printarticle/178 ) C'est les Verts qui, hostiles à l'accès public aux berges et au nom d'une conception élitaire de la défense de l'environnement, qui avaient coulé ce projet de loi et maintenu une privatisation abusive et illégale des rives... Ces mêmes Verts qui défendent la nouvelle constitution!

Pierre VANEK