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Communiqué de presse · Mardi 13 octobre 2015

 

Ce lundi 12 octobre, des militant-e-s d'Ensemble à Gauche sont venus devant le Service d'Etat Civil de la Ville de Genève (mairie des Eaux-Vives) dénoncer l'article constitutionnel discriminatoire proposé par une initiative PDC. Une rencontre fortuite sur le trottoir avec Raymond Loretan (PDC) a d'ailleurs permis d'engager un débat... assez vif!

 

Vidéo: https://youtu.be/9IekNERxPDQ
Photos: https://www.flickr.com/gp/89440919@N08/R77Bs4

 

En effet, l'initiative populaire intitulée « Pour le couple et la famille... » du PDC, sous couvert de taxation individuelle des couples mariés, cherche à introduire par la bande une définition restrictive du mariage et des droits qui en découlent. Cette action avait pour but de dénoncer l'attaque frontale faite aux personnes LGBT au travers de cette initiative. Par hasard, un candidat PDC au Conseil des Etats est passé par là... et la discussion qui s'est engagée a confirmé notre analyse : leur vision traditionnelle et restrictive du couple marié n'est pas la nôtre !

 

Un cheval de Troie homophobe
Tout d'abord, il faut dénoncer la malhonnêteté dont a fait preuve le PDC en lançant cette initiative. Cachée derrière une nouvelle disposition sur l'imposition individuelle des couples mariés, cette disposition vise à bétonner le droit au mariage comme une « union durable et réglementée par la loi d'un homme et d'une femme », là où la Constitution actuelle « garantit » le droit au mariage. Cette définition restrictive proposée par le PDC priverait de facto les personnes LGBT de la possibilité d'accéder au droit au mariage et nous montre le véritable but de ce texte homophobe qui s'appuie sur une image dépassée du couple.

 

Des citoyen·ne·s de seconde zone

Avec une telle redéfinition réactionnaire du mariage, on stigmatiserait les personnes LGBT, pour en faire des citoyen·ne·s de seconde catégorie. En effet, la modification constitutionnelle interdirait toute avancée en faveur du mariage pour tous et par conséquent l'accès pour les personnes LGBT aux droits qui sont liés au mariage : le droit de succession, la naturalisation facilitée, l'adoption, le droit de visite... la liste est longue ! Nous ne pouvons accepter que habitant·e·s de Suisse aient des droits diminués à cause de leur orientation sexuelle.

 

Une initiative à contre-courant

Malgré les tendances mondiales à l'ouverture en faveur des droits LGBT (mariage égalitaire aux Etats-Unis, en Irlande, etc.), nous voyons bien que la résistance des milieux conservateurs, religieux et bourgeois est encore bien présente en Suisse. Rappelons qu'aucune avancée n'a été faite en Suisse depuis la mise en œuvre de la loi sur le partenariat en 2007. En comparaison internationale, la Suisse ne cesse de creuser son retard et se retrouve 31e sur 49 au classement européen 2015 de l'« International Lesbian and Gay Association » en matière de défense des droits LGBT. En déposant cette initiative, le PDC veut faire encore reculer la Suisse avec sa vision rétrograde.

Ceci est d'autant plus absurde que lors d'un récent sondage publié en mai, 71% des citoyen·ne·s suisses se sont montrés favorables à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe et que l'initiative « Mariage civil pour tous » vient d'être approuvée par les deux chambres parlementaires et sera soumise à votation populaire en 2016.

 

Lutter contre l'homophobie et pour l'égalité des droits

L'initiative PDC n'est donc qu'un bouclier visant à rendre impossible toutes ces avancées. Réduire à néant ce droit fondamental à la reconnaissance des couples de même sexe et des familles arc-en-ciel revient à nier leur existence même, contribue à un rejet des personnes LGBT, à leur stigmatisation et à renforcer un climat sociétal homophobe et violent. Il s'agit de mettre fin à la principale discrimination dont sont encore victimes ces personnes du seul fait de leur orientation sexuelle. Ils/elles ont les mêmes devoirs, donnons leur les mêmes droits.

La communauté LGBT ne gagnera pas cette bataille pour la dignité humaine toute seule. Elle doit se faire et se fera avec les autres minorités, les autres milieux associatifs, culturels et politiques. Ce n'est qu'en unissant toutes les luttes contre les inégalités, les injustices et les discriminations que nous pourrons parvenir à une réelle émancipation des minorités aujourd'hui stigmatisées ou opprimées.

En attendant, nous combattrons énergiquement cette initiative et nous soutiendrons les personnes LGBT dans leur quête de l'égalité de droits !

 

Contacts :

Marjorie Blanchet
Annick Ecuyer
Pablo Cruchon