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Communiqué de presse • Lundi 30 janvier 2017 • Genève

La Réforme de l’imposition des entreprises (RIE III) dessine un avenir sombre, en particulier pour la jeunesse. Les milliards de francs de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux actionnaires représentent autant d’argent qui manquera dans les caisses de l’Etat afin, notamment, de financer une formation accessible à toutes et tous et de créer de l’emploi.

 

Au vu du saccage sans précédent prévu par la réforme, les jeunesses de différents mouvements, syndicats et partis de la gauche genevoise ont décidé d’unir leurs forces afin de combattre la RIE III. Ce matin, les différentes composantes du front ont mené une action devant Le Crédit Suisse à Bel-Air. En amenant des faux billets dans la banque pendant que d’autres manifestaient contre les destructions d’emplois , solidaritéS Jeunes, les Jeunes Vert•e•s, la Jeunesse Socialiste et Unia Jeunes dénoncent une réforme qui touchera de plein fouet la jeunesse, privée de nombreuses perspectives d’avenir.

 

 

La désolation programmée par la RIE III, qui s’inscrit dans l’agenda de la droite néolibérale, constitue un véritable transfert de richesses de la grande majorité de la population vers les privilégié•e•s. En situation de crise économique internationale, cette réforme cherche à maintenir les conditions de profit des grandes entreprises et des actionnaires en diminuant leur charge fiscale et donc en vidant les caisses de l’Etat. Ainsi, la RIE III n’offre pas d’autre perspective que l’austérité. « L’austérité, cela signifie moins de services publics, moins d’argent dépensé dans la formation, la santé, le social ou encore la culture. Et cela implique moins d’emplois dans tous ces domaines, quand on sait que l’Etat est le plus grand employeur du canton et que les dépenses étatiques génèrent indirectement de nombreux emplois, c’est complètement suicidaire d’offrir un tel cadeau aux grandes entreprises et aux actionnaires, qui créent, en comparaison, bien moins d’emplois ! », dénonce Donna Golaz de solidaritéS Jeunes. Partout où elles ont dernièrement été appliquées, que ce soit en Espagne, en Italie ou en Grèce, les politiques d’austérité se sont en effet révélées génératrices de chômage et de précarisation, particulièrement dans les classes d’âge les plus jeunes de la population. La jeunesse est donc en première ligne des effets de l’austérité et de la RIE3.

La politique d’austérité qui sera engendrée par la RIE III, en cas d’acceptation le 12 février, aura d’autres effets négatifs, tous aussi catastrophiques que la baisse des dépenses publiques. « L’austérité ne suffira pas à combler le trou budgétaire de la réforme, il faudra en plus augmenter les impôts et taxes pesant sur les classes moyennes et populaires ainsi que ceux des Petites et moyennes entreprises (PME). » s’inquiète Valentin Dujoux des Jeunes Vert•e•s. En effet, la RIE III, qui ne profitera absolument pas aux PME, prévoit d’ores et déjà une augmentation de la charge fiscale sur ces dernières. Et d’autres mesures suivront. « Les PME passeront à la caisse et offriront moins de places d’apprentissage et d’emplois en général ». De son côté, la grande majorité de la population va également devoir payer plus de taxes et d’impôts et verra son pouvoir d’achat diminuer. La réforme prendra inévitablement les plus fragiles et les plus précaires à la gorge. C’est inacceptable ! C’est exactement le contraire de ce qui devrait être fait ! », s’alarme Tristan Pun de la Jeunesse Socialiste. En conséquence, nous nous opposons fondamentalement à la compétition fiscale, car, en étant une course vers le bas, elle constitue une attaque généralisée et perpétuelle à la population. Par ailleurs, le coût de la réforme fait débat. Alors que la RIE II, budgétée à 700 millions, a finalement coûté quelque 7 milliards, la RIE III, dont le coût officiellement estimé s’élève à 3 milliards, risque de coûter bien plus cher.

En résumé, la RIE III promet une détérioration des conditions de vie de la grande majorité de la population afin d’engraisser les plus riches. « Même si RIE III ne signifie pas grand chose pour la plupart des jeunes, nous ne devons pas nous laisser berner par les arguments fallacieux de la droite, qui affirme que la RIE III va créer des emplois, les élu•e•s de droite construisent un monde dans lequel leurs ami•e•s privilégiés seront encore plus riches et la grande majorité de la population perdra énormément. La RIE III hypothèque notre avenir et détruit nos emplois. Le 12 février, la jeunesse vote NON ! », conclut Pablo Guscetti de Unia Jeunes.

 

Contact:
Donna Golaz, solidaritéS Jeunes
 

[1] N.B. La police est intervenue à la fin de cette action, pourtant bon enfant, et a interdit 3 militant·e·s d’accès au Crédit Suisse durant 3 ans (!).

Photos HD : Keystone et Demir Sönmez (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)