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PV2020 : une réforme des retraites inacceptable

Après avoir travaillé toute notre vie, les parlementaires voudraient nous priver d’un droit à des retraites dignes. Ils veulent nous faire travailler plus longtemps, nous faire payer plus et nous donner moins. Pour cela, ils ont accepté une réforme des retraites tout simplement inadmissible qui n’apporte aucune réponse aux problèmes actuels et qui nous coûtera les yeux de la tête.

 
Télécharger le Flyer d'Ensemble à Gauche Genève (PDF)

 

NON à la hausse de l’âge de la retraite

Le projet prévoit entre autre l’élévation de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. C’est un premier pas vers l’élévation de l’âge de la retraite pour tout le monde à 67 ans, alors que nous ne sommes pas tous égaux devant la mort.

En effet, les personnes ayant les métiers les plus pénibles, avec les niveaux de formation les plus faibles et les plus bas revenus ont une espérance de vie beaucoup plus courte que la moyenne.

 

NON à la hausse du chômage

Alors que le nombre de chômeurs·euses en fin de droit ne cesse d’augmenter, PV 2020 maintient les femmes sur le marché du travail une année supplémentaire. Les femmes devront donc galérer une année de plus pour joindre les deux bouts alors que les personnes sans emploi de plus de 50 ans et les jeunes qui ont déjà de la difficulté à retrouver du travail verront leur situation empirer.

Aujourd’hui déjà, 43 % des personnes au chômage de longue durée ont plus de 50 ans et 58 % des chômeurs·euses ont plus de 55 ans.
(sources : SECO et BIT)

 

NON à la baisse des rentes

Avec ce projet, ils veulent surtout baisser les rentes du 2e pilier pour tout le monde : le taux de conversion passera de 6,8% à 6%, soit une chute de 12%!
Chaque mois, nous devrons payer plus pour gagner au mieux la même chose qu’aujourd’hui. Pour la majorité d’entre nous, cela se traduira par une baisse des rentes.

 

NON à la diminution de nos revenus

Alors que les primes maladies augmentent chaque année et que les salaires sont mis sous pression, PV 2020 prévoit d’augmenter la TVA de 0,6 % pour tout le monde, les cotisations LPP de 1% pour les 35 à 54 ans et la part des salaires soumise à cotisation LPP (salaire coordonné).

La population devra payer l’essentiel d’une facture dont les 75% seront attribués au maintien sous-perfusion d’un 2e pilier aux soins intensifs.

 

Une réforme sur le dos des femmes

Les femmes représentent la majorité des salarié·e·s avec des conditions de travail précaires et des bas salaires. Cette inégalité dans la vie professionnelle se traduit par des rentes plus basses à la retraite: 37% de moins que les hommes. Pour le 2e pilier, la différence atteint même 63 % ! Enfin, une retraitée sur quatre ne survit que grâce à sa rente AVS.

Ces rentes de misère pour les femmes sont un scandale, alors que pendant toute leur vie active, ce sont elles qui assument bien trop souvent l’esssentiel de l’éducation des enfants, les soins aux proches et les tâches ménagères.

Or, PV 2020 n’améliore aucunement cette situation. Au contraire, avec cette réforme, les femmes devront galérer une année de plus et payeront l’essentiel de la réforme, soit 1,3 milliard.
De plus, les personnes à bas salaires – en majorité des femmes – verront leur revenu net baisser à la fin du mois !

 

EXEMPLE
Isabelle a 25 ans et un salaire annuel de Frs. 25 500.–. Sa cotisation va être multipliée par 3 et passer de Frs. 440 à 1440.– par année en moyenne sur toute sa vie active. Cela représente une diminution importante de son salaire net... pour espérer toucher une rente de Frs. 300.— au bout de 40 ans! D’ici là, de nouvelles dégradations risquent d’intervenir qui abaisseront encore sa rente.

 

PV 2020 renforce les inégalités

Cette réforme veut augmenter l’âge de la retraite des femmes sous de faux prétextes d’égalité :

  • Toutes les femmes de 60 ans ou moins recevront une année de rente en moins et verseront des cotisations en plus : au total, c’est 1,3 milliard de francs par an économisés sur leur dos... pour renflouer un 2e pilier qui accroît encore les inégalités.

  • La réforme ne prévoit aucune contrepartie à la hausse de l’âge de la retraite des femmes. L’augmentation de Frs. 70.– de l’AVS vise à compenser uniquement la baisse du taux de conversion LPP. Les femmes devraient vivre jusqu’à 94 ans pour compenser l’année perdue de retraite!

  • Les salaires des femmes sont en moyenne de 18 % inférieurs à ceux des hommes. Pour obtenir l’égalité à la retraite, les femmes devraient donc obtenir une rente complète à 57 ans...

  • Les femmes ont de plus petites retraites et font plus souvent appel aux prestations complémentaires. La maigre augmentation de l’AVS sera absorbée par une baisse de ces mêmes prestations.

  • Les femmes sont surreprésentées dans les bas revenus. Pour celles-ci, l’augmentation massive des cotisations LPP aura pour conséquence une baisse importante du revenu net.

Les mensonges des défenseurs de PV 2020

 

« L’AVS est en danger » FAUX!

L’AVS a toujours garanti ses prestations. En 1997, le Conseil fédéral annonçait 15 milliards de déficit pour 2010... alors que l’AVS a finalement bouclé sur un bénéfice de 1,8 milliard ! Le catastrophisme utilisé par la droite contre l’AVS n’est pas nouveau. En réalité, le vrai problème c’est le 2e pilier.

 

« PV 2020 permet d’éviter le pire » FAUX!
L’augmentation de 2 ans de l’âge de la retraite des femmes en 2001 n’a pas empêché la nouvelle hausse prévue aujourd’hui. De plus, la droite favorable à PV 2020 annonce déjà qu’une aggravation des mesures annoncées aujourd’hui serait inévitable. En réalité, PV 2020 nous précipite vers l’âge de la retraite à 67 ans pour tous!

 

« Les rentes du 2e pilier ne seront pas diminuées » FAUX!
La baisse de 6.8% à 6% du taux de conversion servant à calculer le montant des rentes induit mathématiquement une baisse de la rente. Pour maintenir le même niveau, il faudra cotiser plus et plus longtemps.

 

« Pas de baisse des rentes » FAUX!
Le report d’une année de l’âge de la retraite des femmes, et l’obligation de cotiser une année supplémentaire équivalent bel et bien à une baisse des rentes AVS des femmes. Lors de la mise en place du 2e pilier, le système tablait sur des rendements de 4 %. Aujourd’hui, ils se sont effondrés pour longtemps et n’arrivent plus à financer les rentes par capitalisation. Il ne serait possible de garantir le niveau des rentes qu’en renforçant massivement l’AVS.

 

« PV 2020 va vers davantage d’égalité de traitement » FAUX!
La réforme introduit une inégalité de traitement entre rentiers actuels et futurs, entre rentiers AVS-AI mais également entre couples et célibataires. Les rentiers AVS actuels et les rentiers AI célibataires ne bénéficieront pas de la majoration de 70.– Sfr mais paieront cette réforme à travers la hausse de la TVA.

 

« L’AVS couvre le minimum vital » FAUX!
La rente AVS maximale pour célibataire se monte à 2 350 francs par mois et à 3 525 francs pour 
les couples, soit des montants inférieurs au minimum vital. 300 000 personnes en Suisse doivent faire appel à des prestations complémentaires pour vivre.


« Une hausse de l’AVS de Frs. 70.– pour tout le monde » FAUX!
PV 2020 n’apportera aucune amélioration pour les 2,3 millions de retraité·e·s actuels qui vont payer plus avec la hausse de la TVA. Les retraité·e·s au bénéfice de prestations complémentaires ne bénéficieront pas de l’augmentation, car elle sera défalquée des prestations complémentaires.

 

« Une réforme qui permet d’éviter le pire » FAUX!
Non, la droite a déjà prévu de revenir à la charge pour imposer la retraite à 67 ans pour toutes et tous et des nouvelles baisses de rentes. Cette réforme nous entraîne vers le pire !

 

« PV 2020 renforce l’AVS » FAUX!
Derrière la maigre augmentation de l’AVS, la réforme cache, en fait, un renforcement du système du 2e pilier qui bénéficie aux assureurs privés et aux banques, mais pas aux travailleurs·euses dont les rentes dépendent des rendements boursiers.

 

Pour des retraites véritablement dignes

Cette réforme montre que le rêve vendu par le système du 2e pilier est impossible. On ne peut pas assurer des retraites dignes en jouant les rentes en bourse et en finançant les profits des actionnaires. Le 2e pilier est un panier percé et PV2020 essaie de colmater les fuites en y injectant massivement de l’argent... nous devrons encore passer à la caisse pour subventionner les profits privés. Ce système n’a pas d’avenir.

 

Un 2e pilier antisocial en faillite

Depuis 2002, une série de mesures ont été prises pour essayer de sauver le 2e pilier avec comme résultat de ce traitement de choc des diminutions des rentes de plus de 50 % pour certain·e·s. Malgré cela, la dégringolade continue.

Le 2e pilier est précaire et antisocial car il exclut toute solidarité. L’accumulation individuelle d’un capital pour sa retraite fait assumer aux seuls assuré·e·s les risques liés aux marchés financiers. Il ne permet donc pas de garantir une rente proportionnelle à son salaire mais prépare des retraites aléatoires dépendantes des performances boursières. Enfin, il ne peut garantir l’indexation des rentes à l’évolution du coût de la vie.

 

Une AVS sûre et solidaire

L’autre pilier de notre prévoyance vieillesse se porte bien. Il s’agit de l’AVS, un système de solidarité qui fait ses preuves en garantissant toujours ses prestations depuis sa fondation, en 1948. Pourtant, elle n’a eu de cesse d’être attaquée par la droite qui hurle toujours à la catastrophe.

L’AVS est fondée sur « la répartition » : les actifs·ves financent les rentes des ainé·e·s. Elle n’est donc pas touchée par les fluctuations boursières et garantit la primauté des prestations.
L’AVS est fondée sur la solidarité : la rente maximale est limitée. Elle permet aux plus riches de participer au financement des rentes des moins favorisés.

 

Des solutions existent!

La seule réponse viable face à la faillite du 2e pilier, c’est de l’intégrer à l’AVS en attribuant les cotisations LPP à l’AVS et en intégrant la fortune accumulée du 2e pilier au fonds de réserve AVS.
Ce modèle d’intégration permettrait de garantir une rente équivalente à 80 % du dernier salaire avec un plancher à 3800 francs et un plafond à 9500 francs.

Ce système garantirait des retraites très supérieures et infiniment plus sûres qu’aujourd’hui, tout en conservant les avantages acquis pour le très petit nombre de pensionnés qui reçoivent plus de 9500 francs de rente, ou pour celles et ceux qui souhaiteraient le retrait d’une partie du capital accumulé dans le 2e pilier.