avortement-aiguillestricot 

L'avortement doit rester une question de choix, pas devenir une question de moyens. NON au retour des aiguilles à tricoter !

 

Une initiative de la droite dure et réactionnaire
Cette initiative est soutenue financièrement et idéologiquement par des membres de la droite dure et réactionnaire, ceux-là même qui en 1998 déjà souhaitaient l'interdiction totale de l'IVG et qui en 2002 faisaient campagne contre le régime du délai.
Prestation obligatoire de l'assurance maladie depuis 1981, l'IVG s'est vu assortir en 2002 d'un régime du délai. Ce régime du délai, permettant aux femmes de décider librement durant les douze premières semaines de grossesse d'avoir un enfant ou non, a reçu un large plébiscite, tant au niveau fédéral (72% des voix) que dans le canton de Genève (86%). Depuis, contrairement aux affirmations des initiants, le nombre d'IVG n'a pas augmenté.


Le taux d'interruptions de grossesse en Suisse est le plus bas de toute l'Europe –  6,7 % pour 1000 femmes en âge de procréer  – et leur nombre a été divisé par 3 depuis les années 60. Les raisons de cette évolution: une ouverture face à la sexualité, les progrès dus à la contraception, ainsi que le précieux travail en éducation sexuelle fait par l'école et par les centres de planning familial.

 

Une initiative qui attaque l'autonomie des femmes
Le mouvement d'émancipation des femmes initié en 1968 et les luttes féministes qui en découlèrent –  scandant avec raison « le privé, c'est politique »  – permirent aux femmes de gagner le droit à l'autonomie et à la liberté de disposer de leur corps, deux points aujourd'hui remis en question.
Les femmes à revenus modestes, n'ayant pas les moyens de conclure une assurance complémentaire et prenant souvent une franchise élevée, ne pourront pas bénéficier d'une IVG en milieu hospitalier et chercheront donc des biais détournés. Les femmes qui ont décidé de recourir à l'IVG le feront par tous les moyens, parfois au péril de leur vie, comme cela a été le cas pendant des siècles. Cette initiative met donc en danger la santé des femmes!

 

Une initiative contre le principe de solidarité
Sortir l'IVG de l'assurance de base, c'est émettre l'idée qu'une grossesse non désirée est de l'unique responsabilité des femmes. Les hommes ne participeront plus financièrement, même indirectement, à une situation dans laquelle ils sont pourtant impliqués.
Ce sont les femmes enceintes qui sont aujourd'hui visées, mais demain cela pourra être les habitant·e·s des grandes villes (taux statistiquement plus élevé d'affectations respiratoires), les amateurs de choucroutes (maladies cardio-vasculaires), ou encore les joueurs de tennis (tendinites), jusqu'à démanteler complètement le principe de solidarité, base de la LaMal, qui prend aujourd'hui en charge toute atteinte à la santé sans chercher à identifier une part de responsabilité d'une personne. En luttant pour conserver le remboursement de l'IVG, nous luttons pour la solidarité et la justice sociale!

 

L'avortement doit rester une question de choix,
pas devenir une question de moyens.
NON au retour des aiguilles à tricoter !