2014-09-28-votations-rade

Nous votons le 28 septembre prochain sur un projet de traversée automobile de la rade. L'extrême-droite (UDC/MCG) tente de ressusciter ce vieux serpent de mer que les genevois·es avaient déjà coulé il y a près de 20 ans en votation populaire. solidaritéS invite plus que jamais à dire NON à ce projet désastreux !

 

Un entonnoir sous la rade
Le tunnel déboucherait à des endroits où le trafic est déjà saturé (av. de France, quai Gustave-Ador). Or, pour des raisons de sécurité, les embouteillages sont interdits dans les tunnels. Par effet d'entonnoir, des files de véhicules vont donc remonter et engorger les quais, empirant la situation actuelle.

Un tunnel à bouchons
Les experts prévoient des augmentations importantes de trafic à proximité (+ 50 % sur l'avenue de France, p. ex.) ainsi qu'une saturation des carrefours d'accroche allant jusqu'à 259 % d'utilisation côté rive droite et 345 % aux Eaux-Vives ! En résumé, cette traversée ne sera rien d'autre qu'un tunnel à bouchons.

+ de routes = + de trafic
Toutes les expériences démontrent que créer des nouvelles routes génère à terme du trafic supplémentaire, car elles encouragent le recours à la voiture, avec pour conséquence une augmentation des nuisances et de la pollution. Ce tunnel agirait ainsi comme un véritable aspirateur à voitures de Sécheron à la route de Malagnou, en passant par les Eaux-Vives !

Un désastre écologique
En contradiction flagrante avec l'initiative « Sauvons nos parcs » récemment acceptée par la majorité des votant·e·s en Ville de Genève, ce chantier gigantesque va dégrader considérablement le panorama de la rade et nos parcs. Des portiques d'accès massifs vont défigurer cet espace de loisirs si prisé des genevois·e·s et des touristes (promenades, baignade, cinémas en plein air, etc.). De plus, le tunnel déboucherait en pleine nappe phréatique des Eaux-Vives, garantissant une catastrophe écologique de grande ampleur pour notre eau potable !

Engloutir 1500 millions pour les bagnoles ?
Avec 1.5 milliard, on pourrait construire 3000 appartements, 18 écoles, 4 lignes de tram... À noter que les projets coûtent généralement bien plus cher que prévu, a fortiori lorsque l'ouvrage est complexe comme un tunnel sous-lacustre. À cela, il faudra ajouter entre 20 et 40 millions par an pour l'entretien du tunnel, ce qui équivaut aux frais annuels de fonctionnement de 4 lignes TPG !

STOP à la pollution !
Epuisement des ressources pétrolières, changement climatique, atteintes à la biodiversité : la crise écologique globale nous oblige à une vraie révolution énergétique, notamment dans nos modes de transport. Alors que Genève vit chaque hiver des pics de pollution de l'air dangereux pour la santé publique, construire une telle infrastructure dévouée au seul trafic motorisé est une aberration totale !

 

Une autre ville est possible

solidaritéS défend une réappropriation de la ville par ses habitant·e·s. Cela passe notamment par un espace public à échelle humaine, au service de la population. L'emprise des véhicules individuels qui privatisent l'espace public dans nos rues doit être réduite au strict nécessaire. Seule une diminution importante du trafic privé pourra donner la priorité dans nos rues et dans la circulation aux transports publics ainsi qu'à la mobilité douce (vélo, marche), peu polluants et infiniment plus efficaces en zone urbaine.

Des TPG gratuits et efficaces, c'est possible !
Les transports publics répondent à un besoin fondamental (travail, loisirs, achats, etc.) Afin d'encourager leur usage, il faut développer le réseau, améliorer les fréquences, leur donner la priorité, mais aussi baisser les tarifs et viser à terme la gratuité de ce service public essentiel. Nous en avons largement les moyens. Depuis 15 ans, les baisses d'impôts au profit des plus nantis ont généré un manque à gagner de 1 milliard par an dans les caisses publiques. Or, la gratuité des TPG coûterait seulement un cinquième de ces cadeaux fiscaux. C'est une simple question de choix politique !

Encourager la mobilité douce
De nombreuses villes du nord de l'Europe se sont radicalement transformées pour encourager le vélo et/ou la marche, sous la pression de manifestations d'habitant·e·s. Plusieurs villes des Pays-Bas, jusqu'alors colonisées par la voiture, se sont ainsi métamorphosées dès les années 1970. Ce sont aujourd'hui les villes avec le plus fort taux de déplacements à vélo.

Une autre région est possible
L'agglomération genevoise a cette particularité d'être bâtie à cheval sur une frontière. Mais comme toutes les agglomérations, elle voit chaque jour des flux de pendulaires transiter entre ville et campagne. Plutôt que d'opposer entre eux ses habitant·e·s, nous voulons construire ensemble une région écologiquement soutenable et socialement juste : développement de transports publics transfrontaliers, parkings-relais en périphérie, création de structures démocratiques régionales, etc.

Logement : construire mieux
Les milieux immobiliers profitent de la crise du logement pour multiplier leurs profits avec des loyers abusifs et des logements de luxe. Cela pousse de nombreux salarié·e·s à vivre toujours plus loin du centre-ville, allongeant ainsi leurs trajets contraints. À cette politique antisociale, nous devons opposer une politique volontariste de reprise du sol en main publique, pour construire des logements abordables pour la population. Nous défendons un aménagement du territoire qui favorise la mixité des activités (logement, emplois, services, commerces, etc.) afin de réduire au minimum les distances.

Une autre vie/ville est possible à condition de prendre en main ensemble notre destin commun... et dans l'immédiat, de refuser ce tunnel inutile, coûteux et nuisible.

NON à la traversée de la rade !

 

 

 

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Télécharger le flyer de solidaritéS
pour les votations du 28 septembre (PDF)