SolidaritéS mène campagne contre l’initiative réactionnaire « Financer l’avortement est une affaire privée », et appelle à voter NON le 9 février.

Cette initiative, qui prévoit la suppression du remboursement d’une interruption de grossesse (IG) par l’assurance de base, mine le principe de solidarité (chacun contribue aux risques encourus par tous) et met en danger la santé des femmes. La suppression de cette prestation pourrait avoir de graves conséquences pour les femmes qui, non assurées, risquent de recourir à des méthodes dangereuses, pouvant entraîner des complications lourdes (mutilation, stérilité, hémorragies…) et donc des coûts pour l’assurance de base bien plus élevés qu’une intervention réalisée d’emblée dans un cadre médicalisé.

Le remboursement d’une interruption de grossesse par l’assurance maladie de base est acquis depuis 1981 et a permis de mettre fin à des honoraires usuraires en imposant des tarifs harmonisés.  Avec le remboursement de l’IG -qui va de pair avec une prise en charge des femmes par un planning familial-, et l’introduction du régime du délai, accepté en 2002 en votation populaire par 78% des votants, la Suisse a vu baisser drastiquement le nombre d’avortements (actuellement env. 10'000 par an contre 50'000 dans les années 70). C’est un acquis important.

Garantir cette prestation par l’assurance de base ne coûte que 60 centimes par an par adulte assuré (5ct par mois). L’argument financier n’est qu’un prétexte. Derrière cette première attaque par la bande de la loi actuelle (régime du délai) pointe une remise en cause plus générale du droit des femmes de décider si et quand elles veulent un enfant, de choisir leur sexualité,  de choisir du cours de leur vie.  SolidaritéS dit NON à ces relents moyenâgeux et s’engage clairement, avec toutes les femmes, pour leur droit à l’autonomie.