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NON AU SUBVENTIONNEMENT DIRECT DES PROFITS DES RESTAURATEURS!

L'initiative de Gastrosuisse, l'organisation patronale faîtière des hôteliers et restaurateurs suisse, intitulée «Stop à la TVA discriminatoire pour la restauration» demande que les repas pris au restaurant ne soient plus soumis au taux de 8% de la TVA, mais au taux réduit de 2,5%, le même que celui prélevé sur les denrées alimentaires. Gastrosuisse justifie cette demande par le fait que les repas «à l'emporter» fournis dans les stations-services un de nombreux autres commerces ne sont imposés qu'au taux de 2,5%.

 

Une initiative antisociale et mensongère

Cette initiative vise dans les faits à augmenter substantiellement les bénéfices des hôteliers-restaurateurs et elle n'allégera en rien la TVA supportée par la très grande majorité des salarié·e·s, au contraire. C'est donc une initiative antisociale et attrape-nigauds, que solidaritéS appelle à refuser. Toutes les expériences
faites à l'étranger montrent que les baisses de TVA faites au profit de telle ou telle catégorie de commerçants ne sont que très faiblement répercutées par ces derniers sur leurs prix. Autrement dit, lorsque le taux de TVA sur les repas, en France, est passé de 19,6 % à 5,5 % en 2009, peu nombreux ont été les restaurateurs qui ont diminué leurs prix dans la même mesure et, parmi ceux qui l'ont fait, encore plus rares ceux qui ne les ont pas relevés à l'ancien niveau après quelques mois. Lorsque Gastrosuisse prétend que les salarié-e-s en Suisse économiseraient 150 ou 200 francs de TVA par année grâce à son initiative, l'association patronale se garde de mentionner cet aspect.
Un déficit pour laConfédération: tout le monde à la caisse
L'initiative de Gastrosuisse causerait une perte de recettes fiscales à la Confédération de l'ordre de 700 millions par an, un montant dont l'essentiel, on vient de le dire, irait directement dans la poche des restaurateurs. Mais comment les autorités fédérales compenseraient-elles une perte aussi importante ? Le Conseil fédéral le dit clairement : en augmentant le taux de la
TVA sur les biens alimentaires de 2,5% à 3,8% ou en accroissant le taux « normal » de la TVA de 8 % à 8,3 %. L'ensemble des salarié·e·s paieraient donc les centaines de millions de bénéfices supplémentaires encaissés par le patronat de la restauration.
Il faut refuser ce menu écoeurant !