in : The Guardian, mercredi 7 janvier 2009
http://www.guardian.co.uk/world/2009/jan/07/gaza-israel-palestine
traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

Avi Shlaim, professeur de relations internationales à l’université d’Oxford, a effectué son
service militaire dans l’armée israélienne, et il n’a jamais remis en cause la légitimité de
l’Etat d’Israël. Néanmoins, l’agression impitoyable d’Israël contre Gaza l’a conduit à des
conclusions dévastatrices.

Un policier palestinien grièvement blessé tend l’index (un geste s’adressant à Dieu, ndt) tandis qu’il est étendu sur le sol,
au milieu de cadavres déchiquetés, devant le siège de la police à Gaza, à la suite d’un bombardement aérien israélien sur
la ville de Gaza (photo Mohammed Abed/AFP/Getty Images)


La seule manière de trouver un mobile quelconque à la guerre insensée d’Israël contre Gaza
passe par notre compréhension du contexte historique. Le fait de créer l’Etat d’Israël, en mai
1948, impliquait une injustice monumentale envers les Palestiniens. Les responsables
britanniques ressentirent amèrement le parti-pris américain pour l’Etat israélien naissant. Le 2
juin 1948, Sir John Troutbeck écrivait au secrétaire d’Etat Ernest Bevin que les Américains
étaient les responsables de la création d’un Etat-gangster dirigée par une « bande de leaders
totalement dénués de scrupules ». J’avais tendance à penser que ce jugement était par trop
sévère, mais l’agression vicelarde d’Israël contre la population de Gaza et la complicité de
l’administration Bush dans cette agression ont rouvert ce dossier…
Moi qui écris cela, j’ai servi loyalement dans l’armée israélienne au milieu des années 1960,
et je n’ai jamais remis en question la légitimité de l’Etat d’Israël à l’intérieur de ses frontières
antérieures à 1967. Ce que je rejette catégoriquement, en revanche, c’est le projet colonial
sioniste au-delà de la Ligne Verte. L’occupation par Israël de la Cisjordanie et de la bande de
Gaza, à la suite de la guerre de juin 1967, n’avait pratiquement rien à voir avec la sécurité, et
tout à voir avec l’expansionnisme territorial. Le but, c’était de créer un Grand Israël, au
moyen d’un contrôle permanent, politique, économique et militaire sur les territoires
palestiniens. Il en résulta une des occupations militaires parmi les plus longues et brutales des
temps modernes.
Quatre décennie de contrôle israélien ont causé des dégâts irréparables à l’économie de la
bande de Gaza. Avec son importante population de réfugiés de 1948 entassés dans une
minuscule bande de terre, sans infrastructure ni ressources naturelles, les perspectives de Gaza
n’ont jamais été brillantes. Gaza, toutefois, n’est pas seulement un cas de sous-développement
économique parmi d’autres ; c’est le cruellement unique cas de dé-développement délibéré
sur notre planète. Pour reprendre l’expression biblique, Israël a fait des habitants de Gaza des
coupeurs de bois et des porteurs d’eau, une source de travail au rabais et un marché captif
pour les produits israéliens. Le développement de l’industrie locale a été activement empêché
afin d’interdire aux Palestiniens de mettre un terme à leur subordination vis-à-vis d’Israël et
de jeter les bases économiques indispensables à une réelle indépendance politique.
Gaza est un cas classique d’exploitation coloniale, dans l’ère postcoloniale. Les colonies
juives dans les territoires occupés sont immorales, illégales, et elles constituent un obstacle
insurmontable à la paix. Elles sont à la fois l’instrument de l’exploitation et le symbole de
l’occupation honnie. A Gaza, les colons juifs n’étaient que 8 000, en 2005, à comparer à 1,4
million de résidents locaux. Pourtant, ces colons contrôlaient 25 % du territoire, 40 % des
terres cultivables et une part léonine des rares ressources en eau. A proximité immédiate de
ces intrus étrangers, la majorité de la population locale vivait dans une pauvreté abjecte et
dans une misère défiant l’imagination. 80 % des habitants de Gaza vivent, aujourd’hui encore,
avec moins de deux dollars par jour. Les conditions de vie, dans la bande de Gaza, restent un
affront aux valeurs de la civilisation, un puissant catalyseur de résistance et un terreau fertile
pour l’extrémisme politique.
En août 2005, un gouvernement Likoud, présidé par Ariel Sharon, mit en scène un retrait
israélien unilatéral de Gaza : la totalité des 8 000 colons furent évacués, jusqu’au dernier, et
les maisons et les fermes qu’ils laissaient derrière eux furent systématiquement détruites. Le
Hamas, mouvement de la résistance islamique, avait mené à bien une campagne efficace
visant à bouter les Israéliens hors de Gaza. Le retrait fut une humiliation, pour les Forces
Israéliennes de Défense [sic : c’est le nom officiel de l’armée israélienne, célèbre pour son
Tsahal boulot ! ndt]. Au monde entier, Sharon présenta le retrait de Gaza comme une
contribution à une paix fondée sur une solution à deux Etats. Mais l’année suivante, 12 000
nouveaux colons s’installèrent en Cisjordanie, réduisant encore un peu plus la superficie d’un
hypothétique Etat palestinien indépendant. L’accaparation des terres et le meccano de la paix
sont deux choses tout simplement incompatibles entre elles. Israël avait le choix. Il a choisi la
terre, au détriment de la paix.
Le véritable objet de cette gesticulation, c’était le remodelage unilatéral des frontières du
Grand Israël au moyen de l’incorporation des principaux blocs de colonisations en
Cisjordanie à l’Etat d’Israël. Le retrait de Gaza, par conséquent, n’était en rien un prélude à un
compromis de paix avec l’Autorité palestinienne, mais bel et bien un prélude à une expansion
sioniste poussée encore plus loin en Cisjordanie. C’était une initiative israélienne entreprise
dans le cadre de ce qui fut perçu, erronément à mes yeux, comme relevant de l’intérêt national
israélien. Ancré dans un rejet fondamental de l’identité nationale palestinienne, le retrait
israélien de Gaza s’inscrivait dans un effort remontant loin dans le temps visant à dénier au
peuple palestinien toute existence politique indépendante sur son propre territoire.
Ainsi, les colons israéliens furent évacués, mais les soldats israéliens continuaient à contrôler
tous les accès à la bande de Gaza, qu’ils soient terrestres, aériens ou maritimes. Gaza fut
convertie, du jour au lendemain, en une prison à ciel ouvert. Depuis lors, l’aviation israélienne
a joui d’une liberté illimitée de balancer des bombes, de franchir le mur du son à basse
altitude, terrorisant les habitants de cette prison, qui n’y pouvaient mais.
Israël aime se portraiturer en îlot de démocratie perdu au milieu d’un océan d’autoritarisme.
Pourtant, que je sache, Israël n’a jamais rien fait, durant toute son histoire, afin de promouvoir
la démocratie du côté arabe, et il a énormément fait, en revanche, pour la saper. Israël a une
longue histoire de collaboration avec les régimes arabes réactionnaires pour étouffer le
nationalisme palestinien. Malgré tous ces handicaps, les Palestiniens réussirent le tour de
force de bâtir la seule démocratie authentique dans le monde arabe, à l’unique exception
possible du Liban. En janvier 2006, des élections libres et équitables pour la désignation du
Conseil Législatif de l’Autorité palestinienne amenèrent au pouvoir un gouvernement dirigé
par le Hamas. Israël, toutefois, refusa de reconnaître ce gouvernement élu démocratiquement,
au prétexte que le Hamas ne serait rien d’autre, purement et simplement, qu’une organisation
terroriste.
L’Amérique et l’Union européenne, de manière éhontée, ont ostracisé et démonisé de
conserve le gouvernement Hamas, tentant de le renverser en bloquant des revenus fiscaux et
les aides étrangères. Ainsi, une situation surréaliste se développa, une partie significative de la
communauté internationale imposant des sanctions économiques non pas contre l’occupant,
mais bel et bien contre l’occupé ; non pas contre l’oppression, mais bel et bien contre
l’opprimé.
Comme si souvent, dans la tragique histoire de la Palestine, les victimes furent blâmées de
leur propre infortune. La machine de propagande israélienne alimenta sans cesse la notion
selon laquelle les Palestiniens seraient des terroristes, qu’ils rejettent la coexistence avec un
Etat juif, que leur nationalisme n’est ni plus ni moins que de l’antisémitisme, que le Hamas
n’est rien d’autre qu’une bande de religieux fanatiques et que, pour finir, l’Islam est
incompatible avec la démocratie. Mais la vérité toute simple, c’est que le peuple palestinien
est un peuple normal, et qu’il a des aspirations normales. Les Palestiniens ne sont ni
meilleurs, ni pires que n’importe quel groupe national. Ce à quoi ils aspirent, par-dessus tout,
c’est à un territoire qu’ils puissent dire leur, et où ils puissent vivre dans la liberté et la
dignité.
A l’instar d’autres mouvements radicaux, le Hamas a entrepris de modérer son programme
politique à la suite de son accession au pouvoir. Abandonnant le rejet d’Israël inclus dans sa
charte, il commencé à évoluer vers le règlement pragmatique consistant en une solution à
deux Etats. En mars 2007, le Hamas et le Fatah constituèrent un gouvernement d’union
nationale, qui était prêt à négocier un cessez-le-feu de long terme avec Israël. Israël, toutefois,
refusa de négocier avec un gouvernement comportant des ministres du Hamas.
Israël persista à jouer le jeu bien connu du diviser pour régner, entre les factions
palestiniennes rivales. A la fin des années 1980, Israël avait soutenu le Hamas naissant, afin
d’affaiblir le Fatah, le mouvement nationaliste laïc conduit par Yasser Arafat. Puis Israël se
mit à encourager les dirigeants corrompus et couards du Fatah à renverser leurs rivaux
politiques et à reconquérir le pouvoir. Les néoconservateurs américains agressifs participèrent
à ce complot sinistre visant à allumer une guerre civile intra-palestinienne. Leur immixtion fut
un facteur majeur de l’effondrement du gouvernement palestinien d’union nationale, amenant
le Hamas à s’emparer du pouvoir à Gaza en juin 2007, afin de se prémunir contre un coup
d’Etat du Fatah.
La guerre déclenchée contre Gaza par Israël le 27 décembre dernier fut la culmination d’une
série d’affrontements avec le gouvernement Hamas. Plus largement, toutefois, il s’agit d’une
guerre entre Israël et le peuple palestinien dans son ensemble, ce peuple étant, en effet, celui
qui porta ce parti au pouvoir. Le but déclaré de la guerre était d’affaiblir le Hamas et
d’intensifier la pression sur lui jusqu’à ce que ses dirigeants acceptent un nouveau cessez-lefeu
aux conditions dictées par Israël. Le but non déclaré, quant à lui, c’est de faire en sorte
que les Palestiniens vivant à Gaza soient perçus par le reste du monde seulement comme un
problème humanitaire et, par conséquent, de faire échouer leur lutte en vue de l’indépendance
et d’un Etat.
Le timing de la guerre fut déterminé exclusivement par les commodités politiques. Une
élection générale est programmée pour le 10 février (en Israël), et, jusqu’aux élections, les
principaux candidats se sont livrés à la surenchère à qui portera un coup fatal au Hamas le
premier afin d’éliminer la tache laissée sur leur réputation par l’échec de leur guerre contre le
Hezbollah, au Liban, en juillet 2006.
Les cyniques dirigeants israéliens purent également miser sur l’apathie et l’impuissance des
régimes arabes pro-occidentaux, ainsi que sur le soutien aveugle du président Bush à la veille
de la fin de son mandat à la Maison-Blanche. Bush s’exécuta d’emblée, rejetant toute la faute
de la crise sur le Hamas, opposant son veto à un cessez-le-feu immédiat, au Conseil de
Sécurité de l’Onu, et remettant à Israël un blanc-seing lui permettant de procéder à une
invasion terrestre de Gaza.
Comme toujours, le puissant Israël prétend être la victime d’une agression palestinienne, mais
la seule asymétrie de puissance entre les deux camps ne laisse que peu de place au doute,
quant à la question de savoir qui est la véritable victime ! C’est bel et bien un conflit entre
David et Goliath, mais l’image biblique a été inversée : un minuscule David sans défense est
confronté à un Goliath israélien armé jusqu’aux dents, sans merci et surpuissant. Le recours à
la force militaire brute s’accompagne, comme toujours, de la rhétorique stridente de la
victimitude, ainsi que d’un fatras d’auto-commisération drapée dans la bonne conscience. En
hébreu, cela s’appelle le syndrome du « bokhim ve-yorim » : « on chiale, mais on tire ».
Le Hamas n’est certainement pas une partie totalement innocente à ce conflit. Le fruit de sa
victoire électorale lui ayant été dénié, et confronté à un adversaire dénué de scrupules, il a eu
recours à l’arme des faibles : le terrorisme. Des activistes du Hamas et du Jihad islamique
continuèrent à lancer des attaques à la roquette Qassâm contre des colonies israéliennes
situées près de la frontière avec Gaza, jusqu’à ce que l’Egypte n’obtienne un cessez-le-feu
pour une durée de six mois, en juin dernier. Les dégâts causés par ces roquettes primitives est
minime, mais l’impact psychologique en est immense, poussant la population israélienne à
exiger que son gouvernement la protège. Dans ces circonstances, Israël avait le droit d’agir
afin de se défendre, mais sa réponse aux piqûres d’épingle des attaques à la roquette du
Hamas fut totalement disproportionnée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : durant les trois
années consécutives au retrait israélien de Gaza, 11 Israéliens ont été tués par les tirs de
roquettes. En face, durant la seule période 2005-2007, l’armée israélienne a tué 1 290
Palestiniens, à Gaza, dont 222 enfants.
Quel que soit le bilan des victimes, il est inadmissible de tuer des civils. Cette règle s’applique
à Israël tout autant qu’au Hamas, mais le bilan israélien n’est fait de rien d’autre que d’une
brutalité déchaînée et incessante contre les habitants de Gaza. Israël a maintenu le blocus de
Gaza après l’instauration du cessez-le-feu, ce qui, aux yeux des dirigeants du Hamas, revenait
à violer l’accord conclu. Durant le cessez-le-feu, Israël interdisait à toutes les exportations de
sortir de la bande de Gaza, en violation évidente d’un accord conclu en 2005, entraînant un
effondrement brutal des emplois palestiniens. Officiellement, 49,1 % de la population
palestinienne est au chômage. En même temps, Israël réduisait drastiquement le nombre des
camions transportant de la nourriture, du carburant, des bouteilles de gaza, des pièces
détachées pour les installations de purification de l’eau potable et de traitement des eaux
usées, ainsi que les fournitures médicales pour la bande de Gaza. Il est difficile de comprendre
comment le fait d’affamer et de paralyser les civils de Gaza pouvait en quoi que ce soit
protéger la population, du côté israélien de la frontière ? Mais, eusse été le cas, cela n’en
aurait été non moins immoral, car il s’agissait d’une forme de punition collective que le droit
humanitaire international proscrit strictement.
La brutalité de la soldatesque israélienne est totalement égalée par l’effronterie de ses porteparole.
Huit mois avant de lancer la guerre actuelle contre Gaza, Israël a créé un Directorat
National de l’Information. Les messages essentiels de ce directorat en direction des médias
sont les suivants : c’est le Hamas qui a violé les accords de cessez-le-feu ; l’objectif d’Israël
est de défendre sa population, et les forces israéliennes prennent les précautions les plus
extrêmes afin de ne blesser aucun civil innocent. Les experts israéliens ès-bobards ont
admirablement réussi à faire passer ce message. Mais, par essence, leur propagande n’est
qu’un ramassis de bobards.
Entre la réalité des exactions d’Israël et la rhétorique de ses porte-parole, il y a un gouffre. Ce
n’est pas le Hamas, mais bel et bien l’armée israélienne, qui a rompu le cessez-le-feu. Elle l’a
fait en lançant un raid contre Gaza, le 4 novembre, tuant six hommes du Hamas. L’objectif
d’Israël, ça n’est pas simplement la défense de sa population, mais le renversement du
gouvernement Hamas à Gaza en retournant la population contre ses dirigeants. Bien loin de se
préoccuper d’épargner les civils, Israël est coupable de bombardements aveugles et d’un
blocus de trois années qui a placé les habitants de Gaza, qui sont aujourd’hui au nombre d’un
million et demi, au bord d’une catastrophe humanitaire.
L’injonction biblique « œil pour œil » est, certes, sauvage. Mais l’offensive insensée d’Israël
contre Gaza semble suivre la logique d’un œil pour un cil. Après huit jours de
bombardements, avec un bilan de plus de 400 Palestiniens tués contre 4 Israéliens, le cabinet
des jusqu’au-boutistes israéliens a donné l’ordre d’une invasion terrestre de Gaza aux
conséquences incalculables.
Aucune escalade militaire ne pourra jamais acheter à Israël une quelconque immunité contre
des attaques par roquettes de l’aile militaire du Hamas. En dépit de toutes les morts et de
toutes les destructions qu’Israël leur a infligées, les hommes du Hamas ont poursuivi leur
résistance, et ils ont continué à tirer leurs roquettes. C’est un mouvement qui glorifie la
victimitude et le martyre. Il n’y a, tout simplement, aucune solution militaire au conflit entre
les deux communautés. Le problème, avec le concept israélien de la sécurité, c’est qu’il dénie
jusqu’à la sécurité la plus élémentaire de l’autre communauté. La seule façon pour Israël
d’obtenir la sécurité, ça n’est pas de bombarder, mais de discuter avec le Hamas, qui a répété
qu’il était prêt à négocier un cessez-le-feu de long-terme avec l’Etat juif à l’intérieur de ses
frontières antérieures à 1967. Pour vingt, trente, voire même cinquante ans. Israël a rejeté
cette offre, pour la même raison qu’il a repoussé le plan de paix proposé par la Ligue arabe en
2002, qui est toujours sur la table : il implique des concessions, et des compromis.
Un bref passage en revue des annales d’Israël pour les quatre décennies écoulées rend très
difficile de résister à la conclusion qu’Israël est devenu un Etat voyou doté d’ « un quarteron
de dirigeants absolument dénués de scrupules ». Un Etat voyou, généralement, viole le droit
international, possède des armes de destruction massive et pratique le terrorisme – c’est-à-dire
le recours à la violence contre des civils à des fins politiques. Israël répond à l’ensemble de
ces trois critères ; la casquette lui va comme un gant, et il doit la porter. Le véritable but
d’Israël n’est nullement une coexistence pacifique avec ses voisins palestiniens, mais la
domination militaire. Israël continue à compléter ses erreurs du passé par de nouvelles fautes,
encore plus désastreuses. Les hommes politiques, comme tout un chacun, sont tout-à-fait
libres de répéter les mensonges et les erreurs du passé. Mais ils ne devraient pas se croire
obligés de le faire…


[* Avi Shaim est professeur de relations internationales à l’Université d’Oxford. Il est l’auteur
de l’ouvrage ‘The Iron Wall: Israel and the Arab World’, ainsi que de ‘Lion of Jordan: King
Hussein's Life in War and Peace’.]