Invités par la Marche mondiale des femmes, par l’Association des droits de la femme et par les comités crèches des syndicats UNIA et SSP, les partis politiques qui se présentent aux élections cantonales de ce printemps devaient se prononcer de façon précise sur les améliorations qu’ils seraient ou non d’accord d’apporter à la loi sur les crèches et les structures d’accueil (LAE) au cours de la nouvelle législature. Le Parti libéral-radical, l’UDC, le Nouveau Parti libéral et les Verts libéraux ont brillé par leur absence du débat public qui a rassemblé plus d’une cinquantaine de personnes . Des fantômes les ont représentés, assis sur une chaise. Tous les partis présents – PS, solidaritéS, Verts, POP, PDC et PDB – se sont engagés, presque d’une seule voix en faveur d’amendements garantissant des places en suffisance, un meilleur encadrement, un retour à la norme relative à l’espace de 4 m2 (abaissée dans la loi actuelle à 3 m2) par enfant et une convention collective de travail pour tout le personnel occupé dans une structure qui accueille des enfants. Belle unanimité, mais une fois les élections passées, qu’en restera-t-il ? Le porte-parole de solidaritéS, François Konrad, a insisté sur l’importance de reprendre ce dossier sans tarder, et de soumettre au Grand Conseil, cette année encore, des amendements tels que proposés par la Marche mondiale des femmes et le comité crèche UNIA et SSP.

 

Un enfant, une place…

De la droite (PLR, NPL, Verts libéraux et UDC), il n’y a rien à attendre, et ce n’est pas nouveau. Même si certaines candidates s’engagent dans la campagne sur ce thème brûlant, tout le monde le sait : les blocages viennent toujours de ce côté de l’échiquier politique. Mais on se souvient aussi qu’en 2011, le groupe parlementaire du parti socialiste s’était opposé à l’initiative « Un enfant, une place », soucieux de faire des compromis avec la droite à qui il voulait – donnant-­donnant – faire admettre une réforme fiscale en faveur des entreprises que d’aucuns trouvaient trop timide. Aujourd’hui la représentante du parti socialiste, candidate au Conseil d’Etat, reconnaît que le problème de l’accueil des enfants est énorme et qu’il faudra revoir la loi. On s’en souviendra. Mais une chose est sûre : sans un renforcement significatif de la représentation du groupe solidaritéS, Verts, POP au Grand Conseil et sans une majorité de gauche bien affirmée, les enfants, les femmes et les parents resteront une fois de plus les grands oubliés d’une réforme qui pourtant s’impose de toute urgence.

 

Marianne Ebel