HNE pourtales

En novembre 2013, le peuple avait accepté la répartition des tâches au sein des hôpitaux neuchâtelois, prévoyant de concentrer la chirurgie stationnaire à La Chaux-de-Fonds. Des travaux de rénovation y étaient donc prévus. En quelques jours, tout a changé. Début janvier 2015, on apprenait que le Conseil d'administration d'Hôpital neuchâtelois (HNE) avait refusé le projet de budget présenté par la direction...

 

Le 20 janvier, le Conseil d'Etat annonçait la suspension du plan de rénovation à La Chaux-de-Fonds. A l'appui de cette décision, le conseiller d'Etat Laurent Kurth (PSN) invoqua des « projets mal ficelés et dont le financement n'est pas consolidés » (L'Impartial, 21.1.2015)

Cet argument purement financier montre l'effet pervers des économies prônées par la droite. Le Parti libéral radical approuve bruyamment le Conseil d'Etat « à majorité socialiste », dont la décision a été par contre dénoncée par les exécutifs chaux-de-fonnier et loclois, le groupe « Le Haut veut vivre », le Parti ouvrier et populaire... et le Parti socialiste des Montagnes neuchâteloises !

Cette situation ne relève pas de la fatalité. Car la loi créant HNE avait été contestée en janvier 2005 par un référendum (auquel solidaritéS avait participé). Malheureusement, cette loi fut acceptée en juin 2005, grâce à la campagne intense menée par les partis gouvernementaux (PLR-PSN).

Petit rappel : le comité référendaire critiquait le fait que cette loi « déclare l'EHM [Etablissement hospitalier multisite] indépendant de l'Etat, confiant sa gestion opératoire à un conseil d'administration formé de seuls technocrates (...). Le risque est grand de voir l'établissement géré selon des critères strictement économiques au détriment des intérêts des malades et des conditions de travail du personnel » (solidaritéS, no 66, 27.4.2005).

Autre citation de cet argumentaire: « Un EHM, qui réunit les principaux hôpitaux du canton (...) devrait permettre une gestion rationnelle des ressources, maintenir une médecine de proximité et de qualité pour toute la population et assurer des conditions de travail satisfaisantes à ses collaboratrices et collaborateurs ».

Les protestations actuelles (que solidaritéS soutient) sont bienvenues et nécessaires. Mais il faudra certainement passer une vitesse supérieure pour arrêter la liquidation programmée du secteur de la santé dans le canton.

Hans-Peter Renk

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