neuchatel ville

Les études des instituts économiques, les annonces des entreprises et des associations patronales, tout converge : la croissance, dit-on, sera forte en 2018 ! Mais la fonction publique et la politique sociale sont priées de continuer à se serrer la ceinture.

Hayek, le PDG de Swatch Group, se frotte les mains : la reprise est massive, les ventes sont à la hausse, les marques n’arrivent plus à suivre les commandes. De quoi se réjouir ? Pas pour tout le monde… Insensible à ce pronostic favorable, le Conseil d’Etat neuchâtelois annonce son intention d’économiser 40 millions supplémentaires dans la fonction publique, de couper dans l’aide sociale et dans les prestations complémentaires. Et le Conseiller d’Etat en charge de l’action sociale, Karakash, laisse entendre que le Canton pourrait réduire les subsides à l’assurance maladie pour les plus bas revenus si la Confédération ne revoit pas sa politique de soutien aux cantons qui ont de fortes dépenses dans ce domaine. Bref, les bénéfices des entreprises prennent l’ascenseur, mais les revenus des plus démunis continuent de plonger, et l’expérience nous a appris que le top pour les bénéfices ne signifie pas encore des emplois pour celles et ceux qui n’en trouvent pas.

Mais où va l’argent ? Hélas toujours dans les mêmes poches. Les révélations qui se multiplient sur les paradis fiscaux l’attestent : plus les bénéfices grimpent, plus les déplacements d’argent se renforcent. En toute légalité dit-on. Voilà pourquoi les annonces de croissance pour les propriétaires de capitaux peuvent se révéler de vrais désastres pour un canton comme Neuchâtel qui s’obstine à ne pas changer sa politique fiscale. Il suffit d’aller sur le site du canton dédié aux investisseurs (http://www.neuchateleconomie.ch) pour voir que le flux fiscal vers le paradis n’est pas prêt de se tarir :

« A Neuchâtel, la fiscalité des personnes morales figure parmi les plus attractives de toute la Suisse, elle même classée dans le top 10 mondial des pays les plus concurrentiels fiscalement », «l’impôt sur le bénéfice : un taux bas garanti », « L’impôt sur le capital le plus bas de Suisse pour les holdings et les sociétés de domicile ».

Le vote de décembre sur le budget cantonal indiquera s’il y a dans le parlement une volonté de résister à cette dérive inégalitaire scandaleuse, ou non.

HVu