ecole de musique 345 HEM

La Conseillère d’Etat en charge du dossier, Monika Maire-Hefti, vient d’annoncer son intention de différer d’un an la fermeture de la Haute école de musique (HEM), mais cela ne change rien sur le fond.

 

Comme elle le dit dans une interview donnée à Arcinfo, ce report de fermeture n’est qu’un accident de parcours : « Notre décision de fermer le site de Neuchâtel est intervenue trop tard. Dès lors, nous devons encore accepter les inscriptions cette année ». La réflexion du Conseil d’Etat reste purement comptable.

Son horizon ne semble pas dépasser le bouclage du budget. Avoir une Ecole de haute qualité, internationalement reconnue, une école qui attire des étudiant-e-s du monde entier n’est pas vu comme une opportunité pour notre canton de rayonner, de se faire connaître autrement que par ses problèmes et ses querelles. Triste, mais vrai.

Il n’est pas trop tard, mais le temps est compté

La musique est devenue une affaire mondiale, où l’Asie étend sa place. Un fait réjouissant, car il préfigure des relations riches et respectueuses, bien préférables à la guerre, qu’elle soit commerciale ou politique. Mais Mme Monika Maire Hefti ne semble guère sensible à cette réalité. Pressée de dénoncer la convention qui lie Neuchâtel aux autres cantons romands pour la répartition de la gestion de la HEM, aujourd’hui, face à ce report forcé, elle joue la montre. Pour ne pas rater une fois encore l’échéance, le Conseil d’Etat doit formellement dénoncer la convention d’ici la fin de l’année académique (juin 2018) et d’ici là formaliser les modalités du départ. Pour empêcher tout retour en arrière sur sa décision, Mme Maire Hefit temporise, rassure, promet au collectif de défense de la HEM de mettre sur pied un groupe de travail -à condition que le collectif de défense de la HEM renonce à faire déposer au Parlement une loi qui, si elle passait, donnerait au Grand Conseil un pouvoir de décision...

Un peu d’ambition, sacré non

La haute école de musique est une chance pour le canton. L’économie, soi-disant à hauteur de 2.5 millions de francs, est en réalité bien inférieure comme l’ont démontré les défenseurs de la HEM. Leur idée de déposer un projet de loi pour ramener au Grand Conseil la compétence de décider du sort de la haute école de musique est bonne. Peut-être n’est il pas trop tard pour convaincre une majorité du Grand Conseil de ne pas suivre ce Conseil d’Etat aux vues étroites.

Mais il n’y a pas une minute à perdre, car le Conseil d’Etat l’a dit, il a jusqu’à fin juin pour dénoncer formellement la convention, et telle reste bel et bien son intention. Il faut tout faire l’en empêcher. (ME) (image:ARCinfo)