Le vote du Grand Conseil du 20 février à propos de la réforme de la caisse de pension des 18 000 employé·e·s de la fonction publique et parapublique a passé presque inaperçu, camouflé par le mélodrame du vote du budget.

 

Pourtant, les baisses drastiques des futures rentes des employé·e·s de l'Etat feront mal. Arcinfo parle d'une baisse moyenne de plus de 10 %. Certes, les rentes des retraité·e·s actuels ne seront pas touchées, législation fédérale oblige, et des mesures transitoires sont prévues pour celles et ceux qui sont proches de la retraite, mais les calculettes sont sorties dans l'administration cantonale. L'avenir s'annonce mauvais.

Inéluctable baisse des rentes?

Que n'a-t-on pas entendu? Toutes et tous, chacun·e dans leur registre, ont claironné qu'il n'y a pas le choix, qu'on doit passer par la baisse des rentes. «Nous n'avons pas le choix», D. Ziegler (POP), «Nous avons l'impression de voter avec un pistolet sur la tempe», B. Hürni (PS), «cette baisse ne plaît à personne», A. Ribaux (conseiller d'Etat PLR). Au bout du compte, il n'y a eu que deux oppositions au Grand Conseil: les voix de solidaritéS. Le syndicat SSP s'est lui aussi opposé, mais face à la pression politique, il n'a pas trouvé les forces pour saisir le référendum. Inéluctable, voilà un mot beaucoup utilisé dans le canton de Neuchâtel. Fermeture de la Chrysalide: inéluctable, pour des raisons de sécurité. Inéluctable aussi la hausse de la valeur du capital, qui entraîne dans son augmentation le nombre de millionnaires? Inéluctable le 10 % de la population qui relève de l'aide sociale?

Situation inquiétante

Dans quelle société sommes-nous pour que presque tout le monde se s'accorde sur la baisse des rentes des employé·e·s de la fonction publique? Bien sûr, on agit sous la contrainte de la législation fédérale, notamment de l'absurde obligation, pour une caisse des employé·e·s de l'Etat, d'avoir un taux de couverture à 100 %. (Craint-on en haut lieu la fermeture de l'Etat?) Il y aurait lieu de se lever pour manifester et affirmer que l'avenir du canton ne passe pas par la pauvreté, et qu'il faut inventer d'autres chemins que celui-là!

Plus que jamais, fusionner le 1er et le 2e pilier

Les plus de mille caisses de pension en Suisse et leurs capitaux accumulés de 1000 milliards n'arrêtent pas de baisser les rentes. Jusqu'à quand? Jusqu'à ce qu'on y mette un holà et qu'on s'oriente vers une caisse unique fonctionnant selon le modèle AVS, qui a fait ses preuves de stabilité et de sécurité. Il y a du travail sur la planche. HVu

 

Crédit photo: Manifestation contre l'austérité, Neuchâtel, 10 mars 2018 - Amina Benbrahim - VOID