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La Ville du Locle a eu beau se serrer la ceinture en 2019, reporter son projet de piscine couverte et tailler dans les subventions accordées aux sociétés, cela n’a pas suffi.

La Mère commune des Montagnes neuchâteloises estime que la reprise conjoncturelle à elle seule ne suffira pas pour atteindre une situation équilibrée. Fort de ce constat, et conscient de ses responsabilités, le Conseil communal a décidé de réagir en proposant une liste de vingt-quatre mesures visant à modérer le déficit des comptes communaux de manière pérenne. Les effets de ces mesures seront pleinement atteints d’ici 2022, avec une amélioration financière à terme de 1,6 million de francs. Pour le budget 2019, les mesures intégrées participent déjà à la réduction du déficit de 1 million de francs.

 

Le trou financier va faire des victimes

Dans la première version du budget 2019, c’est la Musique scolaire qui était sacrifiée. Côté investissement, il reste les incontournables comme celui de la station d’épuration. Devisé à 3,5 millions, répartis sur cinq ans, le projet est un des rares chantiers qui sera mené cette année. Et c’est tant mieux pour le Doubs. Mais partout ailleurs il s’agit d’économiser. Pour cela, le Conseil communal proposait une série de mesures. Elles ont été, après de houleux débats, validées par le Conseil général. De l’augmentation de l’entrée de la piscine (de 5 francs à 7 francs) à celles du coefficient fiscal qui passerait de 69 à 71 points. « Ce qui représente 1 % d’augmentation, soit 20 francs pour quelqu’un qui paye 2000 francs d’impôts », a illustré le président de la Ville du Locle, le Vert Miguel Perez. Cette hausse d’impôts rapporterait 500.000 francs supplémentaires dans les caisses. Claude Dubois, conseiller communal PLR en charge des finances, compte sur la sagesse de la population et souhaite que cette dernière accepte les efforts demandés.

 

A quel jeu joue le PLR ?

A l’origine de la proposition d’une augmentation de deux points d’impôts pour assainir les finances communales, le Parti libéral-radical a fait volte-face lorsqu’il fallait prendre ses responsabilités. Accompagné des Verts libéraux, ils ont lancé et déposé fin janvier 2019 un référendum contre l’augmentation des impôts, on votera donc sur le sujet le 19 mai prochain.

« Il faut prendre l’argent là où il se trouve. C’est-à-dire chez les pauvres, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres ». Le groupe POP du Locle a repris cette citation d’un humoriste français du 19e siècle lors de la séance du Conseil général. Elle visait à illustrer la façon dont les popistes percevaient le postulat déposé par le groupe PLR-Verts libéraux. Le texte demandait au Conseil communal de lister et de chiffrer les prestations sociales communales et de présenter un comparatif avec les pratiques en cours dans les autres collectivités publiques du canton. Le but inavoué est très certainement de les rogner, voire de les supprimer. D’autres PLR s’attaquent régulièrement aux infrastructures, aux prestations sociales et culturelles de la Ville. Dernières en date, les attaques contre le Musée des Beaux-Arts. Pour information, la vénérable institution avaient été créée par… les radicaux ! Son but était de promouvoir la culture, notamment pour développer le sens esthétique et l’esprit d’imagination des milieux horlogers. Les anciens membres du parti doivent se retourner dans leurs tombes… Les nouveaux devraient visiter plus souvent le Musée des Beaux-Arts, ils ont besoin d’un imaginaire autre que la simple volonté de tailler dans les budgets des collectivités publiques. Et par la même occasion, ils pourraient inviter leurs collègues genevois, peut-être qu’ensemble ils trouveront la solution pour régler l’affaire Maudet, à moins que tout ce cirque ne fasse partie d’un jeu politique en vue des élections fédérales de cet automne.

 

Adrien Mercier

Article publié dans Le Monde du Travail, n°240, mars 2019, p. 8