La résolution de M. Brodard a déjà suscité quelques réactions parmi le corps enseignant.

Ainsi nous avons relevé dans le journal l’Educateur du mois de septembre un article de Stefan Lauper , intitulé « Né quelque part ».

Je résisterai à la tentation de le citer en entier .. mais en voici un extrait significatif : après avoir relevé que le Plan d’Etudes ne relève pas du domaine communal, l’auteur cite Georges Brassens : "Maudits soient ces enfants de leur mère patrie/Empalés une fois pour toutes sur leur clocher/Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie/vous font voir du pays natal jusqu’à loucher"

Notre groupe, et ce ne sera pas une surprise, est fermement opposé à cette résolution.

Nous y voyons en effet deux problèmes.

D’abord un problème de forme : sans être juriste il nous semble à la lecture de notre règlement, je cite :

Art 59 al3 "qu’une intervention d’un membre du CG susceptible d’être l’objet d’un, d’une motion, d’une proposition ou d’un postulat, ne peut tendre au vote d’une résolution."

Dans ce cas précis il nous semble que cette demande aurait dû faire l’objet d’un postulat.

Ensuite un problème de fond :

L’amour de son pays est un beau sentiment mais pour nous il ne se manifeste pas par le chant d’un hymne mais plutôt par l’attention, et le respect de sa nature et de ses habitants.

J’ajouterai à titre personnel, que les colonnes d’écoliers alignés chantant la main sur le cœur leur hymne national, ne m’a jamais semblé un gage de liberté et de démocratie.

Enfin au sujet des hymnes eux-mêmes il n’est pas inutile de rappeler que le cantique suisse a eu une naissance bien difficile et que l’hymne neuchâtelois est largement inconnu par les Neuchâtelois.

Et à parler de sentiment identitaires et rassembleur plutôt que les vocalises patriotiques nous préférons des objets qui pourraient être inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité que recense l’Unesco, comme notre torée neuchâteloise.

 

Pascal Helle