source : journal solidaritéS n°173, page 15

 

Neuchâtel

La liquidation, après tant d’autres, d’une entreprise historique du canton de Neuchâtel,

Voumard machines, s’est réalisée sans que le personnel et le syndicat ne puissent s’y

opposer. Questions au Conseil d’Etat.

De l’organisation d’une conférence de presse musclée à la volonté affichée de la multinationale Novellus,

qui a racheté Voumard, de délocaliser coûte que coûte, tout était planifié. Seule une réaction massive du

personnel aurait permis de remettre en cause cette stratégie. Elle n’a pas eu lieu. Nous publions ci-dessous

les questions que nous avons posées au Conseil d’Etat devant le Grand Conseil.

Inquiet·e·s aussi bien sur le fond que par la forme qu’a prise la fermeture définitive de cette entreprise

historique de notre canton, nous interpellons le Conseil d’Etat pour demander

1. Ce qu’il pense de la société Protectas, appelée à « protéger » une conférence de presse nullement

menacée, qui s’est permis de molester syndicalistes et journalistes présents. Comment entendez-vous

mettre un holà aux débordements des sociétés de sécurité? Que comptez-vous faire, le cas échéant ?

2. Quels moyens le Conseil d’Etat compte-t-il utiliser pour prévenir les fermetures brutales d’entreprises ?

Quels moyens de rétorsion peut-il utiliser pour que les employeur·euses aient un prix à payer quand

elles/ils usent de telles méthodes ?

3. Quelles mesures le Conseil d’Etat est-il prêt à prendre pour que le syndicat et ses représentant·e·s

puissent être présents dans les entreprises. Le cas Voumard pose une nouvelle fois la question de la

liberté, en particulier de la liberté syndicale, indispensable pour informer et s’informer de manière à pouvoir

négocier avec les patrons avant que des mesures irrémédiables ne soient unilatéralement décidées.

4. Le prédateur Novellus, propriétaire de Voumard, a-t-il bénéficié d’aides ou d’exonérations fiscales. Si tel

est le cas, comment le Conseil d’Etat compte-t-il récupérer l’argent détourné ?

5. Qu’est-ce que le Conseil d’Etat compte faire aujourd’hui pour que les employé·e·s licenciés bénéficient

d’un plan social de haut niveau qui compense un tant soit peu la perte de leur emploi.

6. Le Conseil d’Etat est-il prêt à engager des moyens pour aider les employé·e·s licenciés par Novellus à

retrouver un emploi ?

 

Marianne Ebel