le locle CG

Prise de position de notre camarade Hans-Peter Renk au Conseil général de la Ville du Locle suite à un postulat PLR sur les prestations sociales communales.

 

Conseil général de la ville du Locle

Séance du 30 janvier 2019

19-301. Postulat du 12.12.2018, déposé dans le cadre de l’examen du budget 2019, du groupe PLR/VL par M. Anthony Von Allmen et consorts : Chiffrons les prestations sociales communales.

 

Le Conseil communal est chargé de lister et de chiffrer les prestations sociales communales.

Il est en outre chargé de présenter un comparatif avec les prestations offertes dans les autres communes du canton.

Le postulat concerne les prestations directes et indirectes, telles que soutien aux diverses organisations.

 

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Hans-Peter Renk (groupe POP *) :


Madame la présidente,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil général,Le groupe POP a pris connaissance du postulat déposé par le groupe PLR/Verts libéraux, « Chiffrons les prestations sociales communales ». Excellente question. Merci de l’avoir posée… Parce que ces prestations n’étaient pas chiffrées jusqu’ici ? Chaque année, le Conseil communal présente un budget où ces points sont mentionnés.

En relisant le rapport de la Commission financière concernant le budget 2019, il est signalé en page 18 dudit rapport que les allocations complémentaires communales et de Noël sont « de plus de Fr. 500.000.--. Il s’agit également d’une prestation sociale à bien plaire, mais qui a une base légale ».

D’après l’article d’Arcinfo (du 25 janvier 2019), intitulé « Les aînés et invalides démunis ciblés par le PLR », « la charge de cette action solidaire représente quelques Fr. 380.000.— par an au Locle ». Cet article donne aussi le détail des prestations complémentaires : « une allocation trimestrielle de Fr. 792.—pour les personnes seules, Fr. 996.—pour les couples et Fr. 528.—pour les enfants ».

D’autre part, dans Arcinfo (du 28 janvier 2019), « en décembre 2017, Claude Dubois, le conseiller communal PLR en charge des finances, avait déjà esquissé ce scénario. (…) Globalement, Fr. 470.000.— sont consacrés aux allocations complémentaires communales, un peu plus pour ceux qui touchent trop peu de rentes et prestations AVS/AI ».

Indépendamment du sort que le Conseil général réservera au postulat du groupe PLR/Verts libéraux, nous attendons avec intérêt la réponse du Conseil communal sur les montants de ces prestations. Ceci dit, le postulat du groupe PLR/Verts libéraux n’a pas pour seul but une demande d’information. Il laisse entendre explicitement qu’en matière de prestations sociales des économies peuvent être faites, notamment en utilisant l’argument spécieux que la ville de Neuchâtel y consacre des montants moindres. Ceci dit sans prendre en compte la structuration sociale différente entre nos deux villes (rappelée notamment dans Arcinfo du 25 janvier 2019) : revenu moyen au Locle : Fr. 58.000.— contre Fr. 70.000.— au chef-lieu, niveau des salaires moindre dans les régions industrielles, ce qui se répercute sur les rentes AVS et le 2e pilier, une fois parvenus à l’âge de la retraite.

La proposition du groupe PLR/Verts libéraux peut être résumée par cet axiome de l’humoriste français Alphonse Allais : « Il faut prendre l’argent où il est : chez les pauvres. D’accord, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a plus de pauvres ». Mais cela ne nous fait pas rire…

Quelques rappels s’imposent :

- Si des prestations complémentaires existent, c’est que leur existence a été jugée nécessaire. En effet, il faut avoir travaillé un certain nombre d’années (45 ans) et atteindre un certain salaire annuel (Fr. 84.000.--) pour bénéficier de la rente AVS maximum (jusqu’à fin 2018, Fr. 2.300.--).

- La loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) date de 1985. Auparavant, seules les administrations publiques et les entreprises privées qui en avaient les moyens avaient créé des caisses de retraites. Les travailleurs et les travailleuses les plus agé-e-s n’avaient parfois pas de 2e pilier ou une très petite rente. Sans oublier qu’avant la LPP le libre passage n’existait pas, ce qui avait pour conséquence en cas de changement de place la perte de la part patronale.

- Même dans le cadre du système actuel, les très petits salaires (qui existent en Suisse) – découlant des temps partiels pas toujours choisis (contrairement à la vision lénifiante présentée, il y a quelques jours au bulletin d’information de la Télévision suisse romande, par la représentante d’Economie Suisse) et touchant souvent les femmes en majorité – ne sont pas assujettis à la LPP.

- Enfin, un autre reportage récent de la Télévision suisse romande signalait la situation précaire des travailleurs et des travailleuses les plus âgé-e-s, se retrouvant souvent dans les premières charrettes de licenciements et ayant (pour les raisons de coûts ayant causé, d’un point de vue capitaliste, leur licenciement) des grandes difficultés à retrouver un emploi salarié avant l’âge légal de la retraite (âge que des esprits forts, du côté droit, mais malheureusement relayés au gouvernement fédéral, souhaitent augmenter pour tous et toutes). Ces travailleurs et ces travailleuses entament alors un parcours qui peut les mener des caisses de chômage aux services sociaux.

Dans ce pays, le progrès social avance souvent à un train de sénateur. Certains milieux ont une fâcheuse tendance à le faire avancer selon la méthode du crabe, c’est-à-dire en marche arrière. Pour le groupe POP, le postulat déposé par le groupe PLR/Verts libéraux relève de cette catégorie.

Par conséquent, au nom du groupe et en mon nom propre, résumant ces considérations, je fais la déclaration suivante :

- les questions posées dans le postulat PLR/Verts libéraux auraient pu être posées et faire l’objet de précisions lors des préparations de nos budgets, celui de l’année 2019 inclus ; les réponses données par le Conseil communal devraient donc rendre ce postulat sans objet ;

- comme le groupe PLR/Verts libéraux le maintiendra certainement, le groupe POP, pour sa part, refusera ce postulat.

 

Le postulat du PLR/Verts libéraux a été refusé par les groupes POP, PS et Verts

 

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Rapport du Conseil communal

19-4601. A l’appui d’une demande de crédit de Fr. 245.000.— pour le remplacement de conduites du réseau de distribution d’eau dans le cadre des grands chantiers 2019 en ville du Locle.

 

Intervention de Hans-Peter Renk (groupe POP).

 

Une question complémentaire à la prise de position du groupe POP.

En page 6 du rapport, il est mentionné au paragraphe 3.1. Chantier Le Corbusier : « La conduite est en Eternit de DN 150 et date de 1953, elle sera remplacée par une conduite en PE de diamètre extérieure de 160 mm… ».

Qui dit Eternit dit amiante, et la date de 1953 précède de loin la brochure du Parti socialiste ouvrier, parue à la fin des années 1980 et dénonçant les dégâts de santé pour les travailleurs. Le Conseil communal peut-il nous assurer que toutes les précautions seront prises pour ne pas porter préjudice à la santé des ouvriers qui y travailleront ?

 

La réponse du Conseil communal à cette question fut positive.

 

* solidaritéS n’ayant point de groupe organisé au Locle, je siège dans les rangs du groupe POP depuis 2014, mais en conservant mon indépendance politique à l’égard du POP.