action Grèce 021

Dans Arcinfo (27.4.2018), l’article sur la Grèce est titré : « Athènes aperçoit le bout du tunnel ». Vraiment ?

Le 26.4.2018, Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne) témoignait « de son admiration pour les ‘sacrifices’ que le pays a dû consentir pour atteindre ce résultat » (Arcinfo, 27.4.2018).

 

Des mesures imposées par le 3e mémorandum (13.7.2015), quand le premier ministre grec, Alexis Tsípras, a accepté le diktat de l’Union européenne. Mais le 5.7.2015, une majorité des citoyen-ne-s grecs avaient rejeté les politiques d’austérité. Selon M. Juncker, « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » (Le Figaro, 2.2.2015).

Sont touchés par ces contre-réformes : « retraites, sécurité sociale, marché du travail, fonction publique, secteur, financier, fiscalité, éducation ». Ainsi, l’effondrement du système de santé est certainement une des conséquences les plus tragiques de la crise économique et sociale. Fermeture de dizaines d’hôpitaux, réduction drastique des effectifs, multiplication des suicides et des maladies mentales, pourcentage croissant de la population privé d’accès aux soins.

La dette du pays est « illégale, illégitime, odieuse et insoutenable » (Rapport de la commission pour la vérité sur la dette publique grecque). Mais elle doit être payée à tout prix !

S’il vivait encore, le pasteur allemand Martin Niemöller pourrait dire :

« Quand ils sont venus chercher les Grecs, je n’ai pas protesté. Je n’étais pas Grec… Et quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester ».

 

Hans-Peter Renk (militant altermondialiste)

 

Texte paru dans Arcinfo, no 92 (15 mai 2018)