L’EPFL met au point des machines renifleuses pour les frontières de l’UE

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Les frontières extérieures de l’UE sont régulièrement « durcies » militairement. C’est une aubaine de millions d’euros pour des entreprises actives dans la défense. Des universités en bénéficient aussi. Ainsi, l’EPFL reçoit des centaines de milliers d’euros pour aider l’agence Frontex à sceller militairement l’Europe-forteresse comme le montrent un récent article paru récemment dans la WOZ que nous reprenons ici.

Un exemple concret est le laboratoire de capteurs, actionneurs et microsystèmes (SAMLAB), qui appartient à l’EPFL. Celui-ci est impliqué dans le projet Sniffer, dont l’objectif déclaré est la conception d’une machine renifleuse équipée de biocapteurs. Sniffer viendra seconder les chiens de détection utilisés par Frontex. Car les chiens ont un certain nombre d’inconvénients, comme l’explique le site Web du projet : «Les chiens ne peuvent être dressés que pour un nombre limité d’odeurs, ils sont rapidement fatigués et ils sont mal acceptés par le public.» Avec le projet Sniffer, ces inconvénients seront résolus, ce qui permettra aux gardes-­frontières de mieux «rechercher des substances illégales dans des valises ou des personnes cachées dans des conteneurs.» […]

La répartition des premiers 3,5 millions d’euros [du projet] suggère que la participation SAMLAB est […] importante: le laboratoire a reçu 361 000 euros – le quatrième plus haut montant des quinze entreprises et institutions participant au projet, dont font partie Airbus Defence and Space, le ministère français de l’Intérieur et le ministère israélien de la Sécurité publique. […] Le mois prochain, la machine à renifler sera présentée à Paris.

 

L’Administration fédérale des douanes est dans le coup

En plus de Sniffer, la Suisse participe à quatre autres projets en lien avec la protection des frontières. Le plus important se nomme Perseus. Pour ce système de surveillance des frontières à l’échelle européenne, l’UE a débloqué près de 28 millions d’euros en 2011, dont 430 500 euros ont été versés à la société de logiciels zougoise DFRC.

Pour les trois autres projets (Cassandra, Contain et Logsec), qui concernent le domaine de la surveillance des chaînes d’approvisionnement (par exemple, des conteneurs maritimes), l’institut de recherche indépendant vaudois Cross-border Research Association a reçu 761 000 euros, l’entreprise genevoise Conceptivity 499 000 euros et l’Administration fédérale des douanes 38 000 Euros.

 

Jan Jirát

Article paru dans l’hebdomadaire WOZ du 9.04.2015

Traduction et adaptation : Niels Wehrspann

25 avril 2015, 12:46 | Economie / Education / Elections fédérales / Lausanne / Migrant-e-s

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