Comptes 2019 Malgré la crise, le gouvernement annonce un renforcement des politiques d’austérité

Le Conseil d’Etat a publié aujourd’hui les comptes de 2019. Ils affichent un excédent de 188 millions de francs, soit 160 de plus que ce qui avait annoncé lors du budget. Ce résultat démontre une fois de plus l’aberration de la politique de compression des charges menée par le Conseil d’Etat et qui risque de coûter cher à la population à l’heure de la crise sanitaire, sociale et économique. Pourtant, le gouvernement annonce sa volonté de faire d’avantage d’économies budgétaires à l’avenir.

Rappelons qu’Ensemble à Gauche avait réclamé – et obtenu – des dépenses supplémentaires notamment pour le HUG (8 millions). Aujourd’hui, on ne peut que regretter de ne pas avoir augmenté davantage encore les dépenses pour le social et la santé. En effet, l’une des principales craintes en ce qui concerne le coronavirus concerne la capacité des infrastructures sanitaires à faire face à la hausse brutale de patient-e-s. Or, les capacités hospitalières n’ont cessé de décroitre ces dernières années, victimes des politiques d’économies budgétaires. Ainsi, le Canton de Genève comptait encore 7.5 lits pour 1000 habitants en 2005 et seulement 4.9 en 2018 !

L’excédent est rendu possible par une hausse importante des revenus fiscaux de l’Etat. Ainsi, les revenus de l’impôt sur les personnes physiques ont crû de 293 millions. Cela provient notamment de mouvements de contribuables, de quoi tordre le cou au mythe de l’enfer fiscal genevois qui ferait fuir les gros contribuables. Cela comprend également une hausse de 120 millions de l’impôt sur la fortune qui témoigne que les plus privilégiés se portent bien dans notre canton.

L’ampleur de l’excédent ne peut que faire regretter de n’avoir pas profité des années favorables pour renforcer les services publics. En période de crise sanitaire, sociale et économique, ils revêtent une importance particulièrement grande, notamment dans les domaines de la santé et du social. A rebours des besoins de la population, le Conseil d’Etat annonce au contraire sa volonté de poursuivre « la recherche d’économies ». Il est certain que le canton ne connaitra plus de résultats aussi positifs ces prochaines années en raison de la crise économique mais aussi de la RFFA. Alors que les inégalités sociales explosent, cela devrait nous encourager à accroitre l’imposition des plus riches afin de financer les essentielles mesures de réponse à la crise. L’entêtement du Conseil d’Etat à ménager les grosses fortunes et sabrer dans les dépenses publiques risque de coûter très cher à la population.