Les petites associations d’habitant·e·s tiennent tête et gagnent !

Samedi 8 mai 2021, la Cité Léopard de Carouge est en fête… Pourtant quand on pénètre dans la Cité, on se sent dans une ville fantôme : tous les appartements sont vidés, plus personne n’y vit. Justement, on trinque joyeusement, après dix mois de lutte, au relogement de tou·te·s les habitant·e·s, avant la démolition de ce lotissement des années 1950. À cette époque, on a beaucoup bâti de cités ouvrières à Genève, des logements bon marché, bien conçus et entourés de verdure. Mais les normes de confort ont évolué et la Cité de 160 appartements va être démolie pour faire place à un nouveau complexe immobilier.
Les habitant·e·s en lutte (solidaritéS n°377), épaulé·e·s entre autres par notre camarade Henriette Stebler, ont tenu bon pour freiner les expulsions et revendiquer des relocations acceptables pour chaque famille. Grâce à leur mobilisation, la commune et la société propriétaire (SUVA) se sont unies pour engager un avocat modérateur chargé de veiller à un relogement équitable. Une permanence s’est tenue chaque semaine pour aider les gens individuellement à trouver un logis adéquat. Beaucoup voulaient rester à Carouge, toutes et tous ont été relogé·e·s (certain·e·s retrouveront même la Cité Léopard quand elle sera reconstruite).
Les problèmes humains posés par les déménagements forcés ont été rendus visibles par cette mobilisation. Dans un futur proche, les associations veilleront à ce que le plan de relogement des habitant·e·s de la zone concernée par le chantier de la banque Pictet (ouest de Carouge) se déroule conformément aux engagements pris par la banque.
Maryelle Budry