NON à la censure, pour que laffichage libre vive !
NON à la censure, pour que laffichage libre vive !
On vote le 11 mars à
Genève sur une loi visant à interdire, de fait, dans ce
canton toute forme daffichage, autre que celle
officielle et coûteuse du monopole conféré
à la société privée SGA.
Cette loi, que défend le Conseil dEtat à
lenseigne de la réduction des
«incivilités» et dun «plan
propreté», qui met sur le même pied détritus,
déjections canines et affichage libre, qualifié de
«sauvage», est liberticide!
Elle participe dun courant répressif visant à
éliminer de la sphère publique les voix discordantes qui
nont pas les moyens de se battre à armes égales
avec ceux qui peuvent se payer de la pub. Pourtant, lespace
public est à tout le monde et chacun-e doit avoir le droit de
sy exprimer!
Mouvements muselés
Si cette loi était acceptée, il deviendrait possible de
sanctionner par des amendes pénales, inscrites au casier
judiciaire et allant jusquà 60 000 Fr., les auteurs
daffiches non commerciales, dont le Conseil dEtat veut
supprimer la prétendue «impunité». En effet,
jusquici on pouvait éditer une affiche librement et
cest ceux qui lapposaient qui pouvaient, le cas
échéant, avoir à répondre de
«dommages» causés à telle ou telle
façade.
Culture alternative visée
Dorénavant, cest léditeur de
laffiche qui répond de son «utilisation».
Vous éditez un autocollant et le diffusez? Vous mettez à
disposition sur le Net une affiche pour une manif? Vous pourrez
être sanctionnés si leur pose na pas fait
lobjet dune demande préalable à
lautorité ou sil est apposé
«sauvagement» par quiconque hors dun
cadre officiellement agréé (sil sen trouve
un.) Par ailleurs, les seules affiches tolérées sur les
quelques panneaux-alibis dévolus à cette fin, doivent
appeler à des événements sur le territoire du
Canton. Ainsi, laffiche de ContrAtom, appelant à
manifester contre lEPR à Lyon le 17 mars ou au NON au
démantèlement de lAI le 17 juin, nentre pas
dans ce «cadre», qui est plutôt une vraie
muselière.
Cette loi entraînerait la mort annoncée dune grande
part de loffre culturelle genevoise «alternative»,
qui na pas les moyens de payer les supports daffichage de
la SGA. Elle constitue une atteinte à la liberté
dexpression des petites associations, mouvements sociaux, partis
politiques et syndicats, qui, souvent, nont que les murs pour
sadresser à la population et faire passer leurs
idées et informations.
Laffichage libre associatif doit être
différencié de laffichage commercial, alors que la
loi et ses auteurs entretiennent la confusion. En particulier, un
nombre suffisant despaces daffichages libres dans chaque
commune genevoise devrait être prévu, afin de permettre la
promotion de tous les acteurs-trices de la vie associative et
citoyenne, ce que la loi évite justement dimposer aux
collectivités!
Cest pour ces raisons quil faut voter NON à cette
loi sur les «procédés de réclame». Le
comité référendaire mène dans ce sens une
bonne campagne: la semaine dernière par exemple a eu lieu une
«déambulation» publique militante dans les rues de
Genève pour alerter les citoyen-ne-s. Samedi 3 mars, une
fête de soutien est organisée dès 22h à
LUsine
A ne pas rater!