L’Amérique latine résiste!

L’Amérique latine résiste!

Les manifestations de protestation se
sont multipliées durant la tournée de G. W. Bush en
Amérique latine. Même à Bogota, en Colombie, des
milliers des manifestant-e-s sont descendus dans la rue, malgré
un quasi-état de siège, la ville étant
occupée par 21 000 soldats. En Argentine, le président du
Venezuela a animé une réunion de près de 40 000
personnes scandant «Gringo, go home» et «Dehors, Bush
et l’impérialisme». A Genève, à
l’occasion de l’ouverture de la session du Conseil des
droits de l’homme de l’ONU et pour célébrer
comme il se doit la visite de G. W. Bush en Amérique latine, une
manifestation se tient le vendredi 16 mars. Voici la déclaration
accompagnant l’appel à manifester:

D’après des rapports publiés récemment par
la Banque interaméricaine de développement (BID), les
envois de fonds des émigrants latino-américains vers
leurs pays d’origine s’élèveraient à
un niveau record de 60 milliards de dollars (US) en 2006; malgré
cela, les émigrants n’ont aucun poids dans les
décisions politiques, il faut que cette situation change. Ces
chiffres cachent une réalité frappante, la fuite de
cerveaux, le départ de milliers de travailleurs privent les pays
latino-américains d’une force de travail dynamique qui
pourrait contribuer au développement économique local; de
plus, les émigrés avec ou sans statut légal sont
soumis à la précarité.

Sur place, l’Amérique latine se bat contre la signature du
Traité de libre-échange (TLC), qui
bénéficiera seulement aux secteurs spéculatifs de
l’économie, et aux intérêts de capitaux
internationaux. Le TLC met en danger la souveraineté
alimentaire, concentre la propriété privée sur les
terres les plus fertiles, facilite l’accumulation capitaliste,
et, ce qui est pire, permet le saccage de nos ressources naturelles,
c’est pour cela que nous disons NON à la signature du TLC.

Plusieurs voix, depuis l’Amérique latine, appellent
à la résistance. Au Venezuela et en Bolivie, les
mouvements sociaux, main dans la main avec les présidents
élus, assument avec dignité la défense de nos
droits les plus fondamentaux. A Oaxaca, l’assemblée
populaire des peuples d’Oaxaca (APPO) résiste avec
dignité. A Cuba, l’exigence de la libération de
cinq Cubains mobilise la population indignée, parce qu’ils
ont été jugés par la justice étasunienne en
violant les droits de la défense, en plus du refus de Washington
d’octroyer des visas à l’entourage des
détenus. Parallèlement au peuple cubain qui
résiste au blocus économique, nous le
dénonçons et en exigeons la fin.

Depuis l’Equateur, le président Correa a lancé un
appel à démanteler la base militaire de Manta, qui sert
aux USA pour lutter contre les insurgés en Colombie, en plus de
leurs plans politico-militaires (Plan Colombie, Patriot Act et
dernièrement le Plan Consolidation). A la frontière
commune entre l’Equateur et la Colombie, les fumigations au
Gliosofato mettent en danger les relations entre les deux pays, la
Colombie jouant le rôle de fer de lance de la politique
étasunienne sur place, en autorisant ces fumigations. A
Guantanamo – symbole de l’extraterritorialité de la
«justice» impériale –, nous assistons à
toutes les violations des conventions et des droits internationaux.
L’empire exige l’impunité de ses soldats à
l’étranger, alors qu’il revendique le droit de juger
des ressortissants étrangers, dans des pays tiers, au
prétexte de la prétendue lutte contre «le
terrorisme».

Nous disons NON aux bases militaires étasuniennes !

En Uruguay, Argentine, au Chili et au Guatemala, les organisations des
droits humains et le peuple exigent le respect des lois
internationales, qui doivent assurer la fin de l’impunité
pour les crimes commis, par le pouvoir, pendant les dictatures
militaires, avec la complicité de civils et de pouvoirs locaux.

L’impérialisme étasunien et européen affine
ses armes contre l’Amérique latine, soit par la voie
militaire, soit par les investissements. Le résultat est le
même: la dépendance économique, la recolonisation,
le fardeau de la dette, la pauvreté et la soumission
idéologique à la pensée unique.

Face à cette attitude ignoble, le peuple latino-américain
résiste contre les gouvernements marionnettes mis en place pour
appliquer la politique de l’empire, et célèbre le
virage à gauche de quelques pays, mais constate avec souci que
certains gouvernements continuent d’appliquer les recettes du FMI
et de la Banque Mondiale. C’est pour cela que nous refusons la
tournée de G. Bush en Amérique latine, nous
considérons que cette visite vise à consolider la
stratégie étasunienne, issue de la doctrine Monroe:
«L’Amérique pour les Américains».

Bush go home!