Santé

Santé : Soignant·e·s, un métier en danger

Une étude dévoilée par UNIA fait état de la situation délétère du personnel soignant en Suisse. Pour comprendre cette réalité, solidaritéS s’est entretenu avec Maria, aide-soignante dans un EMS.

2935 soignant·e·s (93% de femmes) ont été sondé·e·s sur leurs conditions de travail. Résultats: 72% d’entre elles souffrent de problèmes physiques. 87% estiment manquer de temps pour les patient·e·s. 92% pensent que la qualité des soins souffre de la pénurie de personnel. 79% estiment que leur salaire n’est pas suffisant. Au sein du personnel des EMS, 47% des soignant·e·s pensent à quitter leur métier.

Comment expliques-tu ces chiffres?

Au cours des dernières années, nous avons assisté à un changement de population au sein des EMS, dû notamment à l’augmentation de l’espérance de vie. La majorité des patient·e·s hospitalisé·e·s sont aujourd’hui beaucoup plus âgés. Leur perte d’autonomie à la fois sur le plan physique et psychique demande une prise en charge beaucoup plus lourde que dans le passé.

Quelles seraient les mesures à mettre en place pour améliorer vos conditions de travail?

Engager plus de personnel pour diminuer la charge de travail et avoir plus de temps pour s’occuper des patient·e·s. Réduire les horaires de travail pour permettre aux collègues moins jeunes de tenir plus longtemps dans la profession et augmenter notre salaire pour valoriser notre travail.

Quels étaient tes horaires de travail et ton salaire?

Nous avions un planning mensuel avec des journées de travail irrégulières du lundi au dimanche (fériés compris) avec 3 horaires de travail différents: 7 h 30 – 12 h 30 / 16 h 30 – 20 h, 7 h 30 – 16 h, et l’horaire de nuit 20 h – 7 h 30. Au niveau du salaire. Je gagnais 3800 francs net à 100% par mois.

Quels étaient les syndicats présents dans ton EMS et que pensent tes collègues des syndicats?

Je n’ai jamais vu de présence syndicale sur mon lieu de travail. En grande majorité, nous n’avons pas la connaissance de leur existence ou de leur utilité pour nous aider.

Propos recueillis par Jorge Lemos