Combattre la spéculation immobilière

Les socialistes refusent le débat

Suite à la vente spéculative du bloc immobilier de l’avenue Druey à Lausanne, le député Hadrien Buclin a déposé une motion au Grand conseil vaudois visant à remettre la question de l’expropriation sur le tapis.

Enfants jouant devant l'immeuble à Druey, Lausanne
Les locataires de Druey ont été évacué·e·s en 2019.

L’ affaire a été rendue publique le 10 septembre 2020 : alors qu’il prétendait mettre les locataires à la porte pour y effectuer des rénovations « nécessaires », l’ancien propriétaire du bien sis à l’avenue Druey 22-30 l’a revendu durant l’été 2020 à l’entreprise de droit public Retraites populaires.

La Municipalité avait la possibilité d’acquérir le bien en usant du droit de préemption prévu par la loi cantonale. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? L’argument du prix ne tient pas. Compte tenu des taux d’intérêts actuels, une acquisition pour mettre en circuit des logements à loyers modérés ou abordables aurait tout à fait pu être envisagée, avec des d’amortissements possibles sur les décennies à venir.

Gestion municipale en cause

Ensemble à Gauche (EaG) demandait un débat urgent sur cette affaire. Mais la majorité du plénum a refusé d’entrer en matière. Les concerné·e·s devront attendre et les locataires se trouvant des situations comparables doivent s’en tenir pour dit : leur protection face aux spéculateurs n’est pas une priorité de la majorité socialiste et Verts, celle-là même qui gouverne depuis plus de 35 ans à Lausanne et qui porte une large de part de responsabilité sur la situation de crise du logement qui y sévit.

Si des situations comme celle de Druey sont amenées à se reproduire, c’est notamment parce que la Municipalité refuse de mener une politique plus proactive d’acquisition de terrain et de développement de logements d’utilité publique sur son sol.

Changer le cadre légal

Mais le cadre législatif supérieur est principalement responsable. C’est la raison pour laquelle notre député au Grand conseil vaudois Hadrien Buclin a déposé une motion pour « lutter contre la spéculation foncière et immobilière. » La principale mesure permettrait aux collectivités publiques la possibilité de lancer, quand les besoins prépondérants de la population en matière de logement ne peuvent être garantis par d’autres moyens, une procédure d’expropriation qui pourrait cibler un immeuble ou un terrain privé, dans la perspective de construire des logements à loyer abordable.

Pierre Conscience