Berne: 5 milliards de coupes antisociales… nouvelle attaque contre les chômeurs

Berne: 5 milliards de coupes antisociales… nouvelle attaque contre les chômeurs

Lors de la session d’été du Conseil national, qui vient de se terminer, la majorité de droite patronale a voté sans sourciller un nouveau programme d’«allégement budgétaire» représentant, en trois ans, un montant de coupes antisociales de 5 milliards environ.

Encore une fois, ce sont des domaines essentiels qui passent à la tronçonneuse: les assurances sociales, l’AI, l’assurance-chômage… les transports en commun, les crédits pour la formation, l’aide au développement, l’asile… Le personnel de la Confédération et plus généralement des dizaines de milliers d’emplois dans ce pays sont également sacrifiés. Les débats se sont largement centrés sur quelques millions de plus ou de moins ici ou là et non sur une remise en cause radicale de la politique des «caisses vides» qui sert à légitimer ces coupes inacceptables.

En effet, cette politique d’austérité antisociale s’appuie sur les cadeaux fiscaux systématiques aux riches dont le dernier exemple particulièrement indécent a été le cadeau de 310 millions de francs par an aux banques et aux spéculateurs sous forme de démantèlement de taxes sur les transactions boursières (droits de timbre), contre laquelle nous avons lancé un référendum.

Concrètement, ce sont les plus démuni-e-s qui payent la facture de cette générosité en faveur des milieux qui s’enrichissent toujours plus… que l’on songe aux bénéfices de l’UBS et du Crédit Suisse l’an dernier qui se sont montés à près de 14 milliards. Pour les chômeurs-euses par contre, pas de cadeaux! Dans le paquet des «allègements» prévus et votés l’autre jour on trouve 216 millions de coupes dans le financement de l’assurance chômage.

Et ce 10 juin, le Conseil fédéral passait aux travaux pratiques et décidait que tous les chômeurs-euses jusqu’à 50 ans d’âge, des régions fortement touchées par le chômage (GE,VD,NE), se verraient supprimer le droit à 120 jours d’indemnités de l’assurance-chômage dès le 1er juillet.

Au mépris des engagements pris au moment de la votation populaire concernant la Loi sur le chômage, le gouvernement annonçait en effet qu’il modifiait son ordonnance d’application de la loi et n’autoriserait les 520 jours d’indemnités qu’aux chômeurs-euses à partir de 50 ans.

Ainsi, en Suisse romande des centaines de chômeurs-euses se voient «licenciés» une deuxième fois, mais de l’assurance-chômage, avec un «délai de congé» d’une quinzaine de jours, avant de se retrouver à l’assistance. Cette mesure attaque directement les intérêts de tous les travailleurs-euses en accroissant la pression sur ceux-ci visant à les contraindre à accepter des conditions de travail et de salaire toujours plus précaires.

Pour Genève, cette décision apparaît également comme une mesure de rétorsion inadmissible contre les citoyen-ne-s qui ont manifesté lors de la votation populaire du 24 avril, à une écrasante majorité, qu’ils refusaient le démantèlement des mesures cantonales en faveur des chômeurs-euses prôné par tous les partis de droite et l’UDC.

Cette décision appelle la résistance. Au parlement, le groupe «A gauche toute!» a déposé sous la plume de notre camarade du POP, Joseph Zisyadis, une initiative parlementaire visant à modifier la Loi sur le chômage pour rendre obligatoire les 520 jours d’indemnisation pour tous les chômeurs-euses des régions concernées.

Dans la rue, c’est devant le Grand Conseil genevois qu’une première manifestation de protestation aura lieu ce jeudi 23 juin dès 16 h. à l’appel des syndicats genevois. (pv)