OUI à linitiative de lASLOCA
OUI à linitiative de lASLOCA
Le 24 septembre prochain, nous voterons à Genève sur une initiative de lASLOCA intitulée «Pour la sauvegarde et le renforcement des droits des locataires et des habitants de quartiers» visant à soumettre au référendum obligatoire (et non pas seulement facultatif) toutes les modifications des lois de protection des locataires qui avaient été adoptées à la suite dune initiative populaire.
Cette initiative vise à éviter de devoir lancer un référendum chaque fois que le parlement cantonal modifie, en défaveur des locataires, différentes lois telles que celle sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons dhabitations (LDTR), celle instituant un Tribunal des baux et loyers gratuit ou la loi générale sur le logement et la protection des locataires, ceci alors même que ces dernières ont été adoptées en votation populaire.
En effet, au cours de la législature précédente ce nest pas moins de quatre référendums quil nous a fallu lancer contre des modifications de loi imposées par la majorité des députés de droite et de lUDC qui voulait torpiller les droits des locataires. Souvenez-vous, ils voulaient notamment nous facturer le moindre mètre carré de nos appartements y compris nos penderies, cette majorité néolibérale voulait aussi réintroduire les congés-vente. A quatre reprises, le corps électoral a protégé le droit au logement, mais à chaque fois nous avons dû récolter en 40 jours plus de 7000 signatures.
Si les électeurs-trices soutiennent linitiative de lASLOCA, demain, chaque fois que viendra lidée à la Chambre genevoise immobilière, au milieu des promoteurs et des régisseurs et à leurs petits copains au parlement de sattaquer au droit des locataires et des habitant-e-s, ils devront soumettre automatiquement leurs lois rétrogrades aux citoyennes et citoyens.
Le TF sabre une partie de linitiative
Alors que le Grand Conseil et sa majorité de droite et lUDC lavaient invalidée totalement, il a fallu aller jusquà la plus haute instance judiciaire de notre pays pour quune partie seulement de son texte passe en votation populaire. Le Tribunal fédéral a jugé valables les dispositions qui entraîneraient linstauration dun référendum obligatoire applicable à toute modification de diverses lois adoptées à la suite dinitiatives populaires, ainsi que la disposition transitoire soumettant au référendum obligatoire toutes les modifications des lois précitées survenues depuis le dépôt de linitiative. Et cela, même si elles sont, dans lintervalle, entrées en vigueur. Ce même Tribunal fédéral à pourtant sabré allégrement les autres dispositions de cette initiative, notamment celles portant sur le droit de recours des associations, sous prétexte quelle ne respectait prétendument pas le sacro-saint principe de lunité de la matière.
Suite à la décision du Tribunal fédéral, le Grand Conseil, plutôt que de proposer telle quelle cette initiative au vote populaire, a décidé dy opposer un contre-projet, visant à soumettre au référendum obligatoire les lois relatives au logement à condition quelles aient été adoptées il y a moins de 7 ans. En conséquence, toutes les lois de protection des locataires seraient exclues du domaine de protection, puisquadoptées il y a plus de 7 ans. Ainsi, la loi instituant un Tribunal des baux et loyers gratuit de 1977, la loi instituant la Commission de conciliation en matière de baux et loyers de 1977, la loi sur le logement et la protection des locataires de 1977, la loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons dhabitation de 1996, ne bénéficieraient pas de cette protection si le contre-projet venait à être adopté.
Il faut donc voter OUI à linitiative de lASLOCA et NON au contre-projet et indiquer sa préférence à linitiative dans la question subsidiaire, il en va de nos droits démocratiques, mais aussi de la défense du parc de logements bon marché au centre ville et donc de la défense de notre pouvoir dachat.
Rémy PAGANI