Conférence-Débat "ISRAËL : UNE COURSE VERS L'ABÎME ?"

Adoptée en juillet 2018 par la Knesset, la loi État-nation du peuple juif consacre le caractère ethniciste et raciste de l’État d’Israël. Cette loi met fin à l’égalité entre les citoyens et légalise des pratiques discriminatoires envers les citoyen·nes palestiniens d’Israël.

Les dernières élections (novembre 2022) ont porté au pouvoir des « suprémacistes juifs ». Le gouvernement qui en est issu est d’orientation coloniale et identitaire. Itamar Ben Gvir, suprémaciste juif, est nommé ministre de la Sécurité nationale. Son escapade provocatrice sur l’Esplanade des Mosquées sonne comme une déclaration d’impunité aux oreilles des colons…

Dans la foulée, le gouvernement veut réformer la Cour suprême pour affaiblir ses prérogatives. Si cette réforme va rogner l’Etat de droit pour les citoyens juifs, elle ouvre un boulevard pour le renforcement des mesures de ségrégations envers les Palestiniens. Cette réforme est contestée par de grandes manifestations de rue, mais aucun Palestinien n’y participe car il n’y a aucune remise en question de l’ordre colonial sur lequel s’est construit l’Etat d’Israël.

Pourtant, comme l’écrit Ezra Nahmad, dans un article récent publié dans la revue en ligne Orient XXI « Revenons à la santé de ce pays, une question essentielle. L’acharnement violent des colons et de l’armée contre les Palestiniens, les lois raciales s’imposent essentiellement en Cisjordanie, bien que les Arabes d’Israël subissent aussi quantité de lois discriminatoires. Ces crimes, au fil du temps, ont terni la morale, l’intelligence et la culture d’Israël. Et c’est précisément pourquoi ce pays vient de former un gouvernement d’hommes corrompus, racistes, avec des ministres qui appellent ouvertement à l’établissement d’un état théocratique, à la séparation des hommes et des femmes dans les espaces publics, à la ségrégation des homosexuels, au renforcement des lois d’apartheid pour tout ce qui s’écarte d’une forme de judéité de plus en plus paranoïaque. »

Quelles sont les conséquences de ces développements récents pour la société israélienne et le peuple palestinien ?

Face à cette actualité brûlante, il est indispensable qu’une solidarité se fonde sur une information et des convictions raisonnées. C’est dans cet esprit que s’exprimera Sylvain Cypel le 14 mars.

Sylvain Cypel a été membre de la rédaction en chef du Monde, et auparavant directeur de la rédaction du Courrier international. Il est l’auteur de Les emmurés. La société israélienne dans l’impasse (La Découverte, 2006) et de L’État d’Israël contre les Juifs (La Découverte, 2020).