Le jour même de l'intervention de la police contre le piquet de grève, solidaritéS a adressé à la presse un communiqué qui n'a jamais été publié...

 

Le 26 décembre, au matin, les grévistes de l'hôpital La Providence ont constaté que la police neuchâteloise était passée pour enlever tout le matériel (tente et yourte) du piquet qu'ils/elles maintenaient depuis le 26 novembre.

solidaritéS-NE s'associe pleinement à la protestation faite ce jour-même par les grévistes, lors d'une conférence de presse. La grève est un droit, reconnu par la Constitution fédérale; il est inadmissible qu’il soit remis en cause par une intervention policière. Il n’y a pas de démocratie sans droit de grève, sinon c’est la démocratie des propriétaires.

Il s'agit d'un précédent grave: jamais, depuis l'occupation militaire de La Chaux-de-Fonds en 1904 (pour briser la grève des maçons) ou depuis la grève générale de novembre 1918 un piquet de grève n'avait été ainsi délogé dans le canton.

En refusant d'imposer au-delà de l'année 2013 à la Providence et au groupe Genolier le respect de la convention régissant le secteur de la santé, le gouvernement neuchâtelois porte une lourde responsabilité dans le pourrissement de la situation. En annonçant le 19 décembre qu'il se contentait d'engagements oraux de la part du groupe Genolier quant aux conditions de travail à partir de 2014, le Conseil d'Etat témoigne d'un profond mépris envers la volonté générale, exprimée par l'acceptation par le Grand Conseil, le 5 décembre, de la motion populaire CCT santé 21.

Dans l'immédiat, solidaritéS dénonce l'intervention de la police neuchâteloise dans ce conflit du travail et demande la restitution du matériel saisi aux grévistes, afin que ceux-ci/celles-ci puissent réinstaller leur piquet de grève. solidaritéS s'associera à toutes les initiatives que les grévistes prendront pour faire respecter leurs droits.

"Un affront à l'un des nôtres, c'est un affront à tous !" (vieille consigne syndicale)

 

Neuchâtel, le 26 décembre 2012