Au mépris des locataires, La majorité du Conseil refuse le débat sur la vente spéculative de Druey.

Communiqué de presse du groupe Ensemble à Gauche Lausanne (EàG)

Au mépris des locataires, La majorité du Conseil refuse le débat sur la vente spéculative de Druey.

EàG a déposé une interpellation urgente visant à questionner la Municipalité sur son implication dans les derniers rebondissements de l’affaire des locataires expulsés du bloc immobilier de Druey. Socialistes en tête, la majorité du Conseil communal a refusé d’entrer en matière sur ce débat, pourtant au cœur de la politique lausannoise en matière de logement. Un refus de débattre qui exprime un mépris scandaleux à l’égard des dizaines de personnes concernées et, plus généralement, de tou-te-s les locataires se trouvant dans une situation d’expulsion à des fins spéculatives. EàG continue de demander le débat et dépose un postulat qui propose un tournant écologique et social de la politique lausannoise du logement.

L’affaire a été rendue publique le 10 septembre 2020. L’ancien propriétaire du bien sis à l’avenue Druey 22-30 avait mis les locataires à la porte. Il prétendait vouloir effectuer des rénovations. Il a en réalité revendu le bloc à l’entreprise de droit public Retraites populaires durant l’été 2020. Si la Municipalité convient qu’il s’agit d’une opération spéculative scandaleuse, un certain nombre de questions relatives à son implication dans ce dossier devaient pouvoir lui être adressées aujourd’hui et non dans plusieurs mois, voire années, en fonction des aléas de l’ordre du jour du Conseil.

La Municipalité avait la possibilité d’acquérir le bien en usant du droit de préemption prévu par la loi cantonale. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? S’il s’agit d’un problème de prix, l’argument ne tient pas. Compte tenu des taux d’intérêts actuels, une acquisition en vue de mettre en circuit des logements à loyers modérés ou abordables aurait tout à fait pu être envisagée, avec des d’amortissements possibles sur les décennies à venir. Plus généralement, EàG voulait également questionner la fréquence avec laquelle la Municipalité use de ce droit de préemption pour développer une politique sociale du logement.

Changer de cap

EàG demandait aussi à la Municipalité de s’expliquer sur le soutien qu’elle entendait apporter aux locataires expulsés de Druey. Les concerné·e·s devront attendr.e Les locataires se trouvant des situations comparables doivent s’en tenir pour dit : leur protection face aux spéculateurs n’est pas une priorité de la majorité politiques en place. Cette Municipalité qui gouverne depuis plus de 35 ans à Lausanne. Elle porte une large de part de responsabilité sur la situation de crise du logement qui y sévit.

Enfin, EàG voulait proposer que la Municipalité entre en contact avec les Retraites populaires pour s’assurer de la mise sur le marché de logements à loyers modérés ou abordables dans ce bien immobilier, plutôt que des loyers au prix exorbitant du marché actuel. Là encore, nous n’en saurons rien.

La Municipalité refuse toujours de mener une politique plus proactive d’acquisition de terrain et de développement de logements d’utilité publique (LUP) sur son sol. Des situations comme celle de Druey sont donc amenées à se reproduire. EàG continuera d’agir pour défendre les droits et les intérêts des locataire. Nous déposerons, au prochain Conseil, un postulat formulant des propositions en ce sens.