Communique de presse - certificat covid

Le lundi 13 septembre 2021 entrait en vigueur le certificat COVID, soit l’obligation de présenter un document attestant d’une vaccination contre le SARS-Cov-2 à jour ou un dépistage négatif récent pour avoir accès notamment aux lieux de restauration, culture et formation. Sans minimiser la gravité de la pandémie actuelle ainsi que l’absolue nécessité d’une vaccination à large échelle, solidaritéS considère cette mesure profondément antisociale et s’y oppose. 

Pour une campagne de vaccination large et accessible

Le vaccin reste le meilleur moyen à court terme pour lutter contre la pandémie. Sachant cela, nous nous opposons à une conception de la vaccination comme une seule responsabilité individuelle. 

Si la Confédération a mis à disposition de la campagne des moyen logistiques importants, moins de 60% de la population est vaccinée à ce jour. Nous refusons la catégorisation stérile entre les vacciné·e·x·s et les autres – forcément irresponsable·x·s, mal informé·e·x·s ou complotiste·x·s. Par exemple, les personnes précaires et/ou migrantes dont l’accès aux soins est déjà dégradé ou les personnes isolées, ne maitrisant pas les outils informatiques, passent entres les mailles du filet. Pour d’autres, libérer du temps pour se faire vacciner avec le risque de ne pas pouvoir se rendre au travail ou de s’occuper de leurs proches en cas d’effets secondaires, reste un obstacle réel. Pour solidaritéS Vaud, il est de la responsabilité de la Confédération de mettre en œuvre une stratégie de vaccination efficace en prenant en compte les spécificités et les besoins des différentes populations vivant en Suisse. Ce n’est pas à ces personnes de payer la double peine, en risquant de contracter une forme grave de la maladie et d’être exclues de lieux de loisirs, socialisation et de formation nécessaires à leur santé mentale et physique. 

La vaccination comme un acte de soins

Nous comprenons que certaines personnes puissent avoir des doutes sur l’efficacité et la sûreté du vaccin en raison de la gestion peu lisible de la crise actuelle.Au-delà des structures de vaccination « à la chaine », celleux qui en ont besoin doivent avoir accès à du personnel soignant formé et à l’écoute de leurs questionnements. 

De plus, au vu du manque de transparence et des incohérences répétées du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, l’accent sur les gestes barrières et la gratuité des tests PCR pour les personnes asymptômatiques doivent rester une priorité et ainsi garantir la sécurité de tou·te·x·s sur les lieux de travail, de formations ou de loisirs, quel que soit le statut immunologique. 

Pour un système de santé publique social et démocratique

Si la pandémie a mis sous tension le système de santé et ses travailleur·euse·x·s, c’est que celui-ci subit des dégradations depuis des années. Au-delà de solutions à court-terme, le renforcement des moyens alloués à l’hôpital public, l’engagement et la formation de soignant·e·x·s avec la revalorisation de leurs conditions de travail et salariales sont nécessaires pour faire face à la crise sanitaire et les autres à venir.  

Pour une politique de santé publique basée sur la solidarité internationale

Les pays du Sud global ont accès à moins de 2% des vaccins produits alors que c’est dans ces régions du monde que la maladie fait le plus de ravages. La propagation du virus n’a pas de frontières, il est impossible d’imaginer enrayer cette pandémie si les ¾ du globe sont privés de mesures de prévention et de prises en charge médicale adaptées. La levée des brevets et le transfert de technologies médicales doivent être intégrés dans la lutte contre le covid. 

C’est le système capitaliste avec les pressions environnementales et les inégalités qu’il génère, qui a favorisé l’émergence de ce virus et ses centaines de milliers de morts, faute de soins adaptés. Nous refusons d’en payer le prix.

Contre la stratégie individualisante, gestionnaire et inégalitaire de cette crise proposée par nos gouvernements et contre les discours dangereux de l’extrême droite, nous défendons une politique de santé publique collective et solidaire.