solidaritéS soutient les livreur·euse·s Smood en grève !

Avec la pandémie, la livraison de repas et de courses à domicile a explosé. L’an dernier, Smood a augmenté son volume de transaction de 80%, pour atteindre un chiffre d’affaires de 70 millions de francs. Migros, numéro un de la distribution alimentaire en Suisse, a choisi la plateforme pour effectuer toutes ses livraisons. Cette progression du chiffre d’affaires ne s’est pas accompagnée d’une amélioration des conditions de travail déplorables – bas salaires, frais de déplacement sous-estimés, gestion opaque des pourboires par l’entreprise, saisie du temps de travail déficiente – dénoncées par UNIA depuis de nombreuses années. Fin octobre 2021, plusieurs employé·e·s auraient même constaté que des sommes importantes manquaient dans leur fiche de salaire. 

Face à une direction qui fait la sourde oreille devant leurs revendications, les livreur·euse·s ont lancé hier soir une action de grève pour demander un salaire de 24 francs bruts de l’heure, un paiement rapide et transparent de toutes les heures supplémentaires effectuées, la cessation des pénalités abusives, une rémunération juste du travail du dimanche et des jours fériés, une meilleure planification du temps de travail, une répartition transparente et équitable des pourboires et un défraiement correct de l’utilisation du véhicule privé.

solidaritéS soutient la démarche des grévistes et l’ensemble de leurs revendications. Dans la lignée du syndicat Unia, nous attendons de Migros qu’elle fasse pression sur son partenaire pour introduire des conditions de travail acceptables. Plus généralement, nous dénonçons le fonctionnement des plateformes de livraison comme Smood ou Uber Eats, qui précarisent les travailleur·euse·s.

Pour lutter contre la logique de mise en concurrence actuelle, nous défendons le développement d’une plateforme de livraison locale et unifiée, qui incite à la livraison par vélo. Des alternatives de ce type existent déjà comme le CLIP (Collectif des Livreurs Autonome de Paris) en France ou encore la TFC (Fédération Transnationale des Coursiers). Nous exigeons aussi la fin du statut d’auto-entrepreneur·euse et la reconnaissance du statut de travailleur·euse pour tou·te·s celles et ceux qui travaillent pour des plateformes de livraison. Finalement, nous demandons l’introduction d’un salaire minimum de 4200 francs net pour 40 heures de travail hebdomadaire pour l’ensemble des travailleur·euse·s du canton.