UN TOIT EST UN DROIT. PERSONNE À LA RUE.

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Banderole du collectif 43m2 lors de l’occupation des locaux inutilisés de Beaulieu

Depuis des années, cette revendication des acteurs de l’accueil d’urgence se heurte à des réponses inadéquates, voire pire, au silence des autorités politiques. Les autorités cantonales revendiquent leur rôle “subsidiaire” aux communes, dont la fonction se limite à financer les projets d’associations. Aucune vision globale, aucune politique cantonale de l’hébergement d’urgence, aucune répartition géographique des tâches ou solidarité entre communes (celles qui gèrent des hébergements d’urgence et celles qui ne le font pas). En somme, aucune coordination cantonale: ce sont 5 communes sur 302 qui disposent d’hébergements d’urgence. La politique de subsidiarité du Canton produit en réalité une politique de la pénurie et reproduit une logique de charité amplement dépassée. C’est une politique de déresponsabilisation vis-à-vis des personnes qui sont contraintes à dormir dehors et des personnes qui s’engagent pour les soutenir en créant de la précarité au sein même des structures mandatées pour accueillir les personnes sans domicile. C’est une politique du thermomètre alors que nous ne cessons de le dire: ce n’est pas le froid qui tue, c’est la rue. 

Grâce à un financement privé, le Répit, accueil d’urgence saisonnier géré par la Fondation Mère Sofia, a pu ouvrir un mois plus tôt, le premier novembre, avec une capacité de 100 places. 25 jours plus tard, la Fondation cesse de gérer le site pendant plusieurs jours, ne disposant pas des moyens pour assurer la sécurité des personnes accueillies et des personnes qui y travaillent. La veille, ce n’était pas moins de 170 personnes qui se présentaient au Répit, montrant l’ampleur des besoins dans un contexte où COVID, crise énergétique et inflation entraînent une augmentation de la pauvreté et creusent encore plus l’écart entre la réalité de la rue et les réponses politiques. La rapidité à laquelle la structure a atteint ses limites en dit long sur le manque de moyens octroyés par les autorités qui ont eu pour seule réponse de placer du personnel de sécurité à l’entrée afin de refouler les personnes “en trop”. De son côté, le Collectif Jean Dutoit, soit 70 individus sans solution de logement, alerte depuis des semaines sur les conditions insalubres du lieu dans lequel il vit. Encore une fois, ces structures qui sont astreintes à pallier aux manquements de l’État se retrouvent à lutter pour obtenir des moyens et font face à une inertie politique scandaleuse.

La politique de la pénurie détériore la vie des gens. La peur de ne pas avoir une place en hébergement d’urgence crée une insécurité immense. La rue détruit, la rue tue. Les situations de précarité s’aggravent, les troubles psychiatriques s’amplifient, les gens sont maintenus dans le cercle vicieux de la pauvreté où les issues en vue d’imaginer une vie digne disparaissent. Dans les lieux d’hébergement, les professionnel-le-s ont l’obligation de trier les personnes qui pourront dormir au chaud ou non. Iels font face à la violence créée par l’insécurité et la peur, iels font face aux décompensations psychiques. 

Aujourd’hui, les réponses politiques ne peuvent plus attendre. Nous demandons urgemment l’ouverture de places supplémentaires qui permettent de couvrir tous les besoins. Nous demandons l’annualisation des places, comme exprimé en 2020 et 2022 par le Conseil communal de Lausanne. Nous demandons des moyens supplémentaires pour améliorer les conditions d’accueil et de travail. Nous demandons un lieu décent pour le Collectif Jean Dutoit. Nous demandons que le Canton se dote d’une politique cantonale du logement social qui permette réellement aux personnes à la rue d’en sortir.

Le Sleep-in

Collectif 43m2

Ensemble à Gauche-POP Vaud

Ensemble à Gauche Lausanne