Les femmes sacrifiées pour des cadeaux fiscaux ? NON à la casse sociale !

Alors que depuis plusieurs années le Conseil d’Etat fait des cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises (baisse de l’impôt sur le bénéfice des multinationales, abattement fiscal pour les actionnaires, bouclier fiscal pour les grands patrimoines, etc.), ce dernier veut désormais faire payer la facture à l’ensembles des travailleuses et travailleurs du canton ainsi qu’aux usagères et usagers des services publics. SolidaritéS s’est opposé avec détermination contre ces politiques en faveur des plus riches, notamment lors de la RIE vaudoise où seule la gauche radicale et les syndicats ont fait front. L’austérité n’est pas une nécessité économique, c’est un choix politique qui se fait notamment contre les femmes, les personnes migrantes, LGBTQIA+ et les bas salaires. Le canton regorge de richesses, mais préfère couper dans les services publics plutôt que de taxer les plus riches et les grandes entreprises.

Salaires cassés, métiers méprisés : l’austérité frappe les travailleuses

Les politiques d’austérité sont une forme de violence économique qui s’exerce particulièrement sur les femmes. En premier lieu, ces dernières sont largement surreprésentées dans la fonction publique (64% de femmes) notamment dans les domaines de l’enseignement (77% des professeures à l’école obligatoire) ainsi que celui de la santé et de l’action sociale (69 % de femmes et jusqu’à 80% pour le personnel soignant non-médecin). Ces deux domaines emploient 35 % des femmes du canton de Vaud !

Les inégalités économiques sont toujours criantes dans le canton : les femmes gagnent 7,1 % de moins que les hommes dans le secteur public et elles sont deux fois plus nombreuses (16 %) à avoir des bas salaires. Durant les mobilisations féministes des dernières années, plus de 500’000 personnes sont descendues dans les rues en Suisse, pour exiger l’égalité salariale et l’augmentation des salaires, notamment dans les secteurs à majorité féminine. Le Conseil d’Etat a décidé de faire l’inverse et de s’attaquer frontalement aux conditions de vie des femmes de ce canton. En effet, le budget proposé prévoit des coupes de plus de 300 millions de francs, notamment dans le domaine de la santé, du social et de l’enseignement. Elles en seront donc les premières victimes… C’est un crachat au visage des milliers de femmes qui se sont mobilisées et qui vont continuer à se battre pour une égalité salariale réelle.

Toucher au travail de soins, c’est précariser toutes les femmes

La violence économique de l’austérité se manifeste également par la réduction des prestations des services publics, qui va toucher fortement les femmes du canton. En effet, entre 15 et 49 ans, elles sont plus hospitalisées que les hommes, notamment en lien avec la grossesse et l’accouchement. Réduire le financement des hôpitaux, c’est réduire la qualité de vie de toutes les personnes pouvant être enceintes. Les personnes résidant en EMS sont également à 68% des femmes et ce taux est de 64% pour les bénéficiaires des centres d’accueil temporaires. Ces coupes budgétaires vont significativement réduire l’accès des femmes à la santé et à l’accompagnement social. Il est, au contraire, nécessaire d’augmenter les moyens alloués au système de soins et d’accompagnement social, notamment concernant la prise en charge des violences sexistes et sexuelles. La population vaudoise a plébiscité l’initiative pour des soins infirmiers forts, ce qui démontre sa volonté de développer des soins de qualité. Les coupes prévues bafouent donc la volonté populaire et mettent en danger les femmes.

De plus, les prestations supprimées ou alors devenues trop chères pour les bénéficiaires devront être compensées par le travail de soin non rémunéré très largement fourni par des femmes au sein de la famille. En effet, dans le canton de Vaud, ces dernières fournissent 1,5 fois plus de travail domestique que les hommes. Cette inégalité se répercute sur le taux de travail des vaudoises qui sont 52% à temps partiel contre 8,9% des hommes et sur les retraites (leurs pensions sont 35% plus faibles). La politique menée par le Conseil d’Etat est antiféministe et va accentuer cette répartition inégale du travail gratuit ! solidaritéS soutien la lutte des travailleureuses du service public ici et ailleurs, comme en Palestine ou au Soudan où ielles continuent leur mission dans des conditions infernales. De Lausanne à Gaza, mobilisons-nous pour une société qui place au centre le soin, l’égalité pour touxtes par la redistribution radicale des richesses et la fin des oppressions !

SolidaritéS Vaud appelle tou·te·s les salarié·e·s du secteur public à se mobiliser et à faire grève les 18 et 25 novembre pour faire reculer les coupes budgétaires prévues. Nous refusons une société où la santé, l’éducation et le bien-être sont sacrifiés pour satisfaire les exigences du capital. Nous refusons de faire payer aux femmes et aux plus précaires les cadeaux faits aux plus riches. Nous exigeons un budget féministe et populaire, qui reconnaît la valeur du travail de reproduction sociale et redistribue réellement les richesses.

Pour un financement des services publics à la hauteur des besoins sociaux par la suppression des privilèges fiscaux accordés aux plus riches et par l’augmentation de leur imposition !

Pour la revalorisation des salaires dans les métiers à majorité féminine.

Pour une réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, sans pertes salariales.

Pour un salaire minimum cantonal à 23 francs de l’heure.