Confinement

Et la population la plus précarisée ?

Quel soutien à la Soupe populaire ?
Quel soutien à la Soupe populaire ?

S’ il est possible au·à la citoyen·ne moyen·ne de prendre les mesures de distance sociale et de confinement imposées par la diffusion du coronavirus, qu’en est-il des personnes en situation marginale et précaire, sans papiers, migrantes, réfugiées déboutées, «dublinées», MNA, sans-abri, etc. ? 

Face à l’urgence, la Municipalité de Lausanne vient de prendre une série de mesures affirmant son intention de « vouer une attention toute particulière aux catégories sociales les plus touchées par cette pandémie » ; par exemple l’arrêt généralisé des chantiers dont la Ville de Lausanne est le maître d’ouvrage ou l’accueil d’urgence pour les enfants en raison de la fermeture des écoles. 

Pratiquement rien n’a été dit des catégories les plus précarisées de la population lausannoise. Finalement a été décidée l’ouverture de deux structures permettant, avec l’appui de la PC, une extension importante de l’accueil de nuit pour les sans-abri. 

Des mesures à prendre urgemment 

Par l’unique procédure qui reste aux conseillers·ères communaux·ales pour l’instant privé·e·s de moyens d’intervention dans le débat démocratique, les membres du groupe Ensemble à Gauche se sont inquiété·e·s du soutien exceptionnel à accorder aux autres structures destinées à la population en situation fragile. On pense aux structures d’accueil de jour ou aux logements d’urgence gérés par l’intermédiaire d’une fondation ; aux prestations de la Soupe populaire, désormais délocalisée à la place de la Riponne ; aux services des soins à domicile gérés par les sept Centres médicaux-sociaux lausannois. La même question se pose encore pour l’Espace de consommation sécurisé ou les associations de soutien aux travailleurs·euses du sexe. 

Un système à réinventer 

L’épidémie menace aussi bien les bénéficiaires des services concernés que leurs collaborateurs·rices, dont on ne peut que saluer le travail constant, désormais au péril de leur santé. Et cela dans un contexte sanitaire et avec un système hospitalier soumis depuis près de trente ans à une politique productiviste de la rentabilité et du flux tendu imposée par un néolibéralisme destructeur des communautés humaines et de leur environnement. La capacité des hôpitaux suisses en soins intensifs a par exemple diminué de moitié. Il faudra en tirer les conséquences dès la sortie de la profonde crise sanitaire que révèle l’épidémie. 

Claude Calame