Covid-19
L’avenir est à la solidarité
Covid-19 est une pandémie liée aux conséquences mortifères de la globalisation capitaliste, qui menacent le climat, la biodiversité, et par là même la santé de centaines de millions d’être humains. Face à cette pandémie, une seule réponse : la solidarité.
L’agrobusiness, la déforestation et le dégel du permafrost (pergélisol) libèrent, année après année, des milliers de nouveaux germes mal connus ou totalement nouveaux, que la multiplication des contacts entre espèces, de même que la circulation accélérée des marchandises et des personnes, diffusent rapidement dans le monde. Leur mutation accélérée facilite aussi l’émergence de catastrophes sanitaires comme celle que nous vivons aujourd’hui.
La pandémie, stade suprême du capitalisme
De nombreux scientifiques avaient tiré la sonnette d’alarme depuis des années. Le livre du biologiste Rob Wallace, Big Farms Make Big Flu (2018), montrait comment l’élevage industriel produisait « des centaines de milliers de nouvelles volailles hybrides – chaque animal étant génétiquement identique aux autres – entassées dans des poulaillers géants et élevées en quelques mois, avant d’être abattues, conditionnées et envoyés à l’autre bout du monde ». Il traçait ainsi concrètement l’origine de nombreux agents pathogènes responsables de nouvelles maladies dangereuses.
En raison de COVID-19, qui frappe sans aucun doute déjà des millions de personnes dans le monde, dont plusieurs centaines de milliers ont été testées positives, nous devons nous attendre au mieux à des dizaines de milliers de morts à l’échelle internationale. C’est pourquoi un programme d’urgence doit être arrêté par tous les États. Ce programme devra être fondé sur un effort de solidarité sans précédent. Il implique une priorité absolue donnée à la défense du bien commun. Cela nécessitera le renforcement massif des services publics et des assurances sociales. Il faut en finir au plus vite avec l’accroissement des inégalités et l’enrichissement d’un nombre toujours plus restreint de super-riches aux dépens de la majorité d’entre nous. Face à la pandémie, la démocratie politique et la justice sociale sont nos armes les plus fortes !
Face à la pandémie : démocratie et justice sociale
En Suisse, les autorités ont agi trop peu et trop tard, raison pour laquelle nous sommes l’un des pays européens les plus touchés, en comparaison de sa population. Les mesures adoptées sont pourtant encore insuffisantes. Il est en effet urgent d’arrêter l’ensemble des activités non utiles aux soins et à l’approvisionnement de la population, mais aussi de limiter l’accès aux transports publics. Il est de même urgent de réquisitionner les moyens nécessaires à l’effort sanitaire en cours, notamment le secteur privé hospitalier, l’industrie pharmaceutique, de même que les services de livraison ubérisés, pour fournir, protéger, tester et soigner au mieux toute la population.
N’est-il pas en effet paradoxal que la multinationale Roche se soit engagée, depuis le 13 mars, à livrer aux États-Unis 400 000 kits de tests par semaine produits en Suisse, alors que la Confédération a renoncé jusqu’ici à tester massivement la population ? Cela a cependant permis aux actions de la multinationale d’opérer un redressement spectaculaire : + 12 % en une semaine, du 13 au 19 mars.
Les femmes en première ligne
Les femmes sont en première ligne dans la guerre en cours contre le virus, dans les domaines des soins, de la vente au détail, de l’éducation, du care, etc. Il faudra s’en souvenir demain pour imposer l’égalité des salaires et des retraites, mais aussi pour lutter contre les violences sexistes au quotidien. Dans l’immédiat, en cette période de confinement, celles qui sont victimes de violences domestiques doivent plus que jamais avoir la garantie de trouver une place dans les structures d’accueil.
Aujourd’hui, les salaires de toutes et tous doivent être garantis ; les licenciements et expulsions de locataires suspendus ; les gens du spectacle soutenus ; les plus précaires, sans papiers, etc., assisté·e·s ; les personnes à risque (âgées et malades) mises à l’abri ; les détenu·e·s en préventive ou purgeant de petites peines, remis·es en liberté ; le personnel soignant, protégé. Pour financer de telles mesures, il faut rapidement mettre en place un impôt de crise exceptionnel, très fortement progressif. Et demain, pour faire face à la dégringolade du 2e pilier, avec celle des bourses, renforcer massivement l’AVS et réformer l’assurance maladie avec des primes paritaires proportionnelles aux revenus. L’avenir est à la solidarité !
Stéfanie Prezioso Jean Batou