Les Bourla-Papey nyonnais
Une organisation à la gauche du PS et des Vert·es est en train de se former à Nyon.
À Nyon, une petite bande répondant au sobriquet de «Bourla-Papey nyonnais» commence à bouger. Et elle entend bien faire parler d’elle. Son objectif: faire entendre la voix de la gauche dans le paysage politique nyonnais sans s’astreindre uniquement aux seuls espaces consacrés de la politique politicienne.
Dans ce tout jeune stamm, plusieurs jeunes de la région. La plupart sont des vieux potes d’études, un seul s’est véritablement empêtré avec passion dans la politique, Pierre Patelli. Les autres sont politisé·es, ont lu leur Marx mais confessent, un peu honteux, une «praxis quelque peu défaillante». Iels étaient un peu dans cette manière d’être très vaudoise dont parle Ramuz dans la Guerre aux Papiers (1942) : «on est toujours au commencement de faire, on se propose de faire plutôt qu’on ne fait. On est sur le point de se mettre à essayer ; on réfléchit longtemps avant d’essayer. »
Une chose se met en place, puis une autre. À l’initiative également, et déterminante, une nouvelle Nyonnaise, Celtia Concha: «Fraîchement installée à Nyon, je vois la création d’une association comme une opportunité pour mieux connaître mon nouveau lieu de vie, de m’y impliquer activement et de rencontrer des personnes engagées qui partagent mes valeurs et convictions militantes». Les circonstances étaient réunies: l’occasion était trop belle pour demeurer à ne rien faire.
Leur mode d’action ne réinvente pas la roue, iels n’en ont pas la prétention. On s’inspire de ce qui se fait ailleurs, de ce qui marche, et on le fait à Nyon. Donc il y aura les classiques conférences et débats, projections de films et discussions. À leur actif déjà une conférence préparée au pied levé sur le conflit israélo-palestinien, et un visionnage bien suivi du film suisse et anarchiste Unrueh (2022).
Sont en cours d’organisation, dans une veine plus conviviale inspirée de la bande à Ruffin, une espèce de guinguette de premier août dans les quartiers populaires, ou encore un bal pour les personnes âgées, trop souvent isolées, en écho avec la votation sur les retraites.
Si toutes ces occasions sont déjà des événements politiques en eux-mêmes, un projet d’enquête militante se met en place. En tendant l’oreille, en écoutant les préoccupations, les joies, les ennuis, les espoirs qui se disent en creux, ne serait-il pas possible de traduire (sans trop trahir) ces demandes dans le langage plus formel de la politique?
Les Bourla-Papey nyonnais n’entrevoient pas (encore) de brûler les papiers comme le firent leurs inspirateurs vaudois en 1802, mais gageons qu’ils et elles feront de leur mieux pour donner souffle et coups de tisons sur les braises – conviviales ! – de la lutte.
Des camarades de Nyon