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Communiqué de presse · Mardi 15 mai 2018

Réunie en conférence de presse ce mardi à la Maison des associations, la «Coordination référendaire contre une loi sur la laïcité contraire aux droits fondamentaux» a annoncé le lancement de plusieurs référendums contre la loi sur la laïcité de l’Etat (LLE), votée par le Grand Conseil en avril dernier. Par le moyen de plusieurs référendums convergents dont les signatures s’additionnent, quatre comités se sont mis sur pied afin défendre la laïcité et la neutralité religieuse de l’Etat inscrites dans la Constitution et de combattre une loi discriminatoire indigne de notre Genève multiculturelle.

 

Téléchargez la feuille référendaire principale (PDF) 

 

QUATRE COMITÉS RÉUNIS DANS UNE COORDINATION RÉFÉRENDAIRE
La LLE pose problème en matière de respect des droits fondamentaux, notamment de l’art. 18 de la Déclaration des droits de l’homme, de respect des droits du personnel des entités publiques genevoises, de respect des droits civiques, de respect de la neutralité religieuse de l’Etat et de respect de l’égalité hommes-femmes… Dès lors, des personnes issues de divers milieux ont décidé d’unir leurs forces dans la coordination référendaire afin de se battre contre une loi contraire aux droits fondamentaux. Il s’agit des comités suivants (téléchargez les feuilles de signatures de chaque référendum en cliquant sur le titre) :

 

-NON À UNE LOI QUI BAFOUE LA LAÏCITÉ DÉMOCRATIQUE (PDF)
Ce référendum défend une laïcité démocratique. Pour le comité laïcité démocratique, l’État doit s’interdire d’intervenir dans les affaires religieuses, pour contrer telle opinion ou pratique ou pour l’encourager. Il ne doit pas y avoir de régime particulier pour des groupes ou personnes se considérant comme religieux. C’est la liberté la plus étendue d’opinion, d’expression, d’association, de manifestation, soit les libertés publiques et droits « ordinaires » qui sont à appliquer dans ce domaine, comme dans les autres.

 

-NON À UNE LOI D’EXCLUSION CIBLANT LES FEMMES (PDF)
La LLE est une attaque contre les droits des femmes, de confession musulmane en particulier. Elle prive les femmes portant un voile d’une partie de leurs droits politiques et les exclut de l’accès au travail dans le secteur public, donnant un exemple désastreux pour l’ensemble de l’économie. Au contraire des objectifs de cette loi, le comité féministe estime que la priorité est de renforcer la solidarité entre les femmes au lieu d’œuvrer à une division qui aggraverait les oppressions. Le comité féministe défend également le droit des femmes à décider pour elles-mêmes, soulignant notamment que dans le cas de la LLE, c’est une majorité du Grand Conseil largement composée d’hommes qui décide une nouvelle fois de la manière dont les femmes devraient se vêtir à la place de ces dernières.

 

-NON À UNE LOI CONTRAIRE AUX DROITS HUMAINS ET À L’ESPRIT DE GENÈVE (PDF)
La neutralité de l’État n’est pas l’effacement des expressions ou manifestations religieuses mais la conciliation des divers intérêts. L’État, à ce titre, se doit d’être exemplaire en incarnant la diversité de la population qu’il représente. Sa mission est de garantir la liberté de conscience et de confession en tant que clefs de voûte d’une société libre et démocratique. Au contraire de ce principe, la LLE définit la laïcité non plus en liberté de religion pour chacun, mais en police des consciences qui exclut celles non-conformes à la pensée dominante. Cette loi, avec ses dispositions à la fois liberticides et discriminatoires, est indigne de l’esprit de la Genève internationale, dépositaire de nombreuses conventions internationales relatives au respect des droits fondamentaux de la personne.

 

-NON À UNE LOI QUI ATTAQUE LES DROITS DES SALARIÉ·E·S (PDF)
La loi sur la «laïcité» de l’État doit être combattue par les défenseurs du personnel des services publics et les syndicats. En s’attaquant à une liberté fondamentale des employé·e·s en leur interdisant tout « signe religieux », la LLE risque d’entraîner des dizaines de licenciements dans les entités publiques (canton, communes, HUG, SIG, TPG, Aéroport, BCGE, IMAD, etc.). Le tout sans qu’aucune consultation préalable des représentant·e·s du personnel n’ait été réalisée ! De plus, la définition des « signes religieux » soumis à la loi sera arbitraire et risque de conduire à un fichage de la religion des fonctionnaires. Enfin, le comité syndical dénonce une loi qui privilégie l’apparence plutôt que la prestation délivrée. En effet, le principe de laïcité de l’Etat doit se manifester dans la neutralité de l’action de ses employé·e·s, pas dans leur apparence; et il n’y a aucune raison de penser que le port d’un « signe religieux » puisse nuire à l’universalité du service public.

 

Dans un premier temps, l’objectif de la coordination est de récolter les quelques 6500 signatures nécessaires à l’aboutissement du référendum d’ici au 20 juin prochain.