Oui, il faut pouvoir vivre et voter ici !

Votation du 4 septembre

Initiative Vivre et voter ici pour les droits politiques des étrangers et des étrangères au plan cantonal: Oui

La campagne autour de l’initiative Vivre et voter ici ! sera très brève puisque le vote populaire aura lieu début septembre. Les abonné·e·s vaudois au bimensuel solidaritéS recevront le dépliant encarté des promoteurs de l’initiative (dont solidaritéS). Pour les autres, rappelons qu’il s’agit d’octroyer le droit de vote et d’éligibilité cantonal aux étrangers et étrangères résidant depuis dix ans en Suisse et trois ans au moins dans le canton de Vaud.

Cela représente un petit pas vers ce qui devrait être, dans un capitalisme mondialisé brassant les flux migratoires par millions, le principe de base : le droit de vote est lié à une durée de résidence dans un endroit plutôt qu’à la nationalité et à la couleur du passeport. Une idée qui, sous une forme ou une autre, a hanté toutes les révolutions véritablement démocratiques, à commencer par la Révolution française, dont la Constitution de 1973 prévoyait l’acquisition de la citoyenneté après un an de résidence.
Revenir à ces fondamentaux permettra ainsi de donner un contenu concret au terme si souvent galvaudé d’« intégration », que d’aucuns, à droite mais aussi à gauche, dégradent en une assimilation à coups de cours de formation obligatoires suivis de tests de vérification. A quand la traçabilité, le code-barre et la date de péremption ?
Quand la personne travaille ici, qu’elle y paye des impôts, cotise à des assurances sociales, envoie ses enfants à l’école, l’intégration est une réalité de fait à laquelle doivent correspondre des droits effectifs, y compris au niveau civique. Le reste (cours de langue, sur les institutions politiques, p. ex. reposant sur une participation volontaire) vient en plus. C’est ce principe qu’il s’agit d’affirmer en votant oui à « Vivre et voter ici ! »

Daniel Süri