Une grève exemplaire au Mont Pèlerin

Trente menuisiers italiens, organisés par le syndicat UNIA, ont fait grève au Mont Pèlerin, au-dessus de Vevey, car ils travaillaient sans salaire depuis le mois d’août dernier. La sous-traitance en cascade, omniprésente dans le secteur de la construction, est en cause : la réalisation des boiseries pour une résidence de luxe était confiée à la société Swiss Development Group (Genève), qui a sous-traité cette tâche à une entreprise basée à Trieste, ayant elle-même confié le travail à une autre entreprise italienne, qui s’est empressée de contracter avec une quatrième société. L’argent des salaires s’est « perdu » en route. La grève a contraint l’entreprise genevoise à prendre ses responsabilités, en payant les ouvriers.

Il y a quelques jours, le syndicat UNIA bloquait un des chantiers de la nouvelle gare souterraine de Zurich pour protester contre les salaires de 5 à 10 euros de l’heure versés aux ouvriers polonais et lituaniens qui y travaillent. Ces deux affaires apportent un démenti cinglant à la propagande gouvernementale autour des « mesures d’accompagnement » censées résoudre les problèmes de sous-enchère salariale dans le contexte de la libre circulation. Seule l’instauration d’un salaire minimum au niveau national, couplé au renforcement drastique des contrôles sur les lieux de travail, pourraient mettre un terme à ces cas de surexploitation féroce des salariés. (HB)