Rassemblement pour saluer les 74 % de NON contre Ecopop

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Avec le Collectif Vaudois de Soutien aux Migrant·e·s (CVSM), nous nous sommes réunis dimanche 30 novembre à la Place de l’Europe pour saluer le refus d’Ecopop en votation populaire et rappeler que la lutte pour la défense des migrant.e.s doit continuer. Ce rassemblement s’est réalisé en parallèle avec différentes villes de Suisse (Genève, Neuchâtel, Berne, Bâle et Zurich.

 

Extrait du discours :

Si cette initiative n’a heureusement pas passé le cap, cela ne résout pas pour autant les problèmes de xénophobie, de racisme, de peur de l’Autre. Voilà qui ne nous fait pas avancer non plus sur les problèmes auxquelles sont confronté-e-s les différentes catégories de migrant-e-s (je ne parle bien évidemment pas des riches migrant-e-s à qui l’ont continuera d’octroyer des forfaits fiscaux…) dont les conditions de vie et de travail (pour celles et ceux qui ont la chance d’y avoir accès) ne cesse de se détériorer. Cela ne va pas non plus nous faire avancer sur les problèmes auxquels sont confronté-e-s chaque travailleur-se-s, chaque chomeur-se-s, toutes celles et tous ceux qui cherchent désespérément à se loger pour un prix raisonnables, celles et ceux qui sont inquiets pour notre environnement. A aucun de ces problèmes, bel et bien réels, une réponse correspondant aux besoins de la majorité de la population n’est donnée. Il n’est dès lors pas étonnant que des partis comme l’UDC ou des associations comme Ecopop, s’appuyant sur les sentiments xénophobes, parviennent à faire passer pour responsable de toutes ces difficultés les méchants migrant-e-s, ces migrantes et migrants pauvre de surcroit.

Aujourd’hui, si nous souhaitons faire bouger les choses, il est primordial de construire un mouvement de lutte solide, qui s’inscrive dans la durée. Un mouvement antiraciste, un mouvement qui se batte pour l’égalité de droits et contre toutes les formes de discrimination. Un mouvement fondé sur la solidarité des travailleur-se-s, des chomeur-se-s, des étudiant-e-s, des locataires indépendamment de la couleur du passeport. Sans oublier les catégories de personnes souvent laissés de côté, marginalisés parmi les marginalisés, que sont les requérants d’asile (soumis à des conditions de vie inhumaine) et les sans-papiers, travailleurs ou non.

Ce mouvement doit avoir pour objectif non seulement de dénoncer les mensonges et les préjugés véhiculés sur les cultures soit disant non assimilables, sur la criminalité attribuée au statut de migrant ou de réfugié, se refusant à questionner les facteurs sociaux qui se cachent derrière ces situations. Mais il doit surtout être capable de forcer l’establishment politique à donner des réponses satisfaisantes par rapport aux besoins de la population. Car, il en existe, mais cela implique la remise en question d’une politique néo-libérale, d’attaques aux prestations des services public ou à l’AVS (voir le dernier plan du conseiller fédéral socialiste Berset). C’est à nous, c’est à ce mouvement que nous devons constituer qu’il incombe de faire ce travail.

Pour donner quelques exemples concrets :

  1. En ce moment même des requérant-e-s d’asiles se battent pour l’amélioration de leur condition d’hébergement et d’accueil de manière générale. Ils ont manifesté le 28 octobre dernier dans les rues de Lausanne. Aujourd’hui, ils attendent une réponse promise par le Conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard avant Noël. Notre rôle est de les soutenir dans leur lutte. De se préparer à les aider de toutes les façons possibles dans le cas où la réponse ne serait pas satisfaisante.
  2. Les sans-papiers organisés au sein du Collectif Vaudois de Soutien aux Sans-Papiers mènent un combat depuis plusieurs décennies pour que leur soit accordé des permis de séjours et que leur reconnu une égalité des droits sociaux et économiques. La régularisation des femmes employées domestiques est à l’ordre du jour.. Nous devons également appuyer leur lutte.
  3. L’autre syndicat et le syndicat Unia se battent actuellement pour offrir plus de protections et de meilleures conditions de travail aux employé-e-s agricoles. Nous devons les soutenir !
  4. Les syndicats réclament depuis des années plus de protections au niveau des salaires et contre les licenciements. Ils réclament plus de contrôles dans les entreprises et que les patrons qui ne respectent pas les conventions collectives ou le droit du travail soient sanctionnés sévèrement. Il s’agit là des seules réelles mesures d’accompagnement efficaces pour lutter contre le dumping salarial !
  5. Les locataires et leurs associations se battent contre la pénurie extrême de logements à loyers abordables. Nous devons soutenir leurs actions et exiger des pouvoirs publics une véritable politique publique pour la construction de logements à loyers abordables et refuser que les locataires soient expulsés de leur logement pour augmenter encore les profits des spéculateurs immobiliers

Des réponses et des mouvements collectifs existent, certes minoritaires. Renforcer le Collectif vaudois de soutien aux migrant-e-s est une nécessité pour agir contre toutes les discriminations et pour refuser de faire des migrant-e-s les boucs émissaires face aux difficultés sociales que nous rencontrons et aux désastres écologiques qui s’annoncent, liés notamment au réchauffement climatique et aux politiques d’exploitation et de pillage des ressources naturelles. Participez toutes et tous aux prochaines réunions du collectif, le jeudi 18 décembre 2014 à 19h dans les locaux d’UNIA.