Protéger les sans-papiers

Les personnes sans-papiers font violemment face aux risques économiques et sanitaires liés à la pandémie. Et ce sont eux·elles qui bénéficient le moins de protection. Il est urgent d’agir.

Solidarité avec les sans-papiers

Les personnes sans-papiers souffraient de précarité bien avant la pandémie. La crise actuelle péjore encore leur situation. Ils·elles tirent leur revenu d’activités où le télétravail est impossible : travail domestique, construction ou restauration. Et ils·elles ne peuvent bénéficier d’aucune compensation quand leur travail s’arrête et se retrouvent donc soudain sans aucun revenu. Ceux et celles qui ont pu continuer à travailler s’exposent au risque de contagion.

Face à cette situation, plusieurs associations et partis politiques (dont solidaritéS Vaud) demandent aux autorités :

  • L’octroi du chômage partiel (RHT) et l’accès aux APG pour tous les travailleurs et travailleuses sans-papiers. 
  • De sensibiliser les employeurs de travailleurs et travailleuses domestiques quant à la précarisation de leur personnel et surtout les informer de leurs obligations et des normes salariales à respecter, tout en les autorisant à rester chez eux. 
  • Soutenir la recherche de fonds que Caritas Vaud et le CSP Vaud ont lancé pour aider les personnes qui n’ont pas accès aux aides publiques proposées dans le cadre du Covid-19. 
  • Soutenir les capacités des associations qui proposent de l’aide alimentaire, voire en créer de nouvelles. 

Un accès complet aux soins doit également être garanti pour toute personne résidant en Suisse, qu’elle soit ou non au bénéfice d’une autorisation de séjour. Par ailleurs, pour limiter la propagation de la pandémie, les personnes sans-papiers doivent pouvoir se présenter aux consultations médicales en cas de suspicion de Covid-19. Leurs frais doivent être pris en charge, indépendamment d’une couverture d’assurance maladie. 

Cela suppose également qu’ils·elles ne doivent pas renoncer à ces soins par peur d’expulsion. Le délit de séjour illégal suppose qu’il soit possible de quitter le territoire. Or, ceci devient pratiquement impossible lorsque les pays ferment leurs frontières. Dans cette situation exceptionnelle, le Ministère public ne devrait plus prononcer de sanctions pour séjour illégal et les autorités de migration ne devraient plus affectuer d’expulsion ni ordonner des mesures de contrainte telles que la détention.

Pierre Raboud