Quelles perspectives pour le mouvement de défense de l’école publique?

Le 10 avril 2025, une assemblée générale des divers personnels de l’éducation réunit 300 personnes qui votent le principe de la grève commune face aux diverses attaques contre l’école et l’éducation. Malgré la mobilisation, les mesures contestées sont appliquées. 

Pancartes contre la baisse d'argent pour l'école publique
Manifestation lors de la journée de grève du 13 mai 2025

La veille de l’assemblée du 10 avril, le Département de l’instruction publique avait publié des directives, notamment celles sur le temps de travail, dans une version non discutée avec les représentant·es du personnel, montrant son mépris pour le dialogue social. Parmi les points inacceptables contenus dans les textes, l’escroquerie aux heures «non-prestées», à savoir une augmentation de la charge de travail du personnel enseignant du primaire, du secondaire I et II et des éducateurs et éducatrices de l’Office Médico-Pédagogique.

La journée de grève du 13 mai est très bien suivie, avec 25% de grévistes. L’AG du jour fait salle comble, plusieurs personnes doivent même attendre dehors. Hélas, certaines associations corporatives semblent avoir déjà fixé leur agenda et refusent un débat large et ouvert sur la suite de la lutte. 

Malgré ces réticences, une série de mesures sont tout de même adoptées par acclamation. Elles reflètent néanmoins la difficulté à se donner une unité: la création d’un Comité de lutte DIP pour discuter des prochaines étapes, une AG en juin pour choisir les moyens de lutte, parmi lesquels la grève, une manifestation le dernier jour de l’année, la grève administrative des mails et des notes, le comptage des heures dès la rentrée, etc. À la suite de l’AG, 2000 personnes prennent la rue en fin de journée.

Cette mobilisation permet une rencontre des associations avec la Conseillère d’État le 12 juin, qui, malgré la mobilisation, refuse le retrait et tout gel des directives et règlements. Afin de réfléchir aux débouchés possibles, une assemblée post-grève se tient le 17 juin, dans une temporalité ne permettant plus beaucoup d’actions immédiates. Les directives et règlements entrent, sans aucune modification, en force le 1er août. Face à cela, l’association professionnelle du secondaire II, l’Union, décide seule à la reprise de lancer une grève des notes. L’idée nous semble bonne mais nécessite d’être coordonnée.

En conclusion, nous pensons surtout qu’il faut renforcer un front unitaire voulu par la base, dans lequel nous défendrons le fait que seuls des moyens de lutte frontaux comme une véritable grève unitaire coordonnée par un comité de lutte large et déterminé sera en mesure de recréer un rapport de forces et faire plier les autorités.

Valentine Fueter Ohanessian. Sébastien Bertrand