Folklor

À quand des nuits sûres ?

Suite à la dénonciation d’une agression homophobe et violente par son staff le 19 février, le Folklor Club, boîte de nuit à Lausanne se retrouve une nouvelle fois au centre du débat sur la vie nocturne. La question se profile à nouveau : comment rendre les nuits lausannoises plus sûres ? Et surtout, quels changements structurels mettre en place ?

Entrée du Folklor Club
Pas pour tout le monde… Entrée du Folklor Club à Lausanne

Suite à différents scandales, le Folklor a décidé systématiquement de jouer la carte de la plainte pour diffamation contre des personnes dénonçant des violences au sein du club. Ce n’est que pure intimidation des victimes et une résistance horrible au changement, malgré quelques avancées l’année dernière. Dans ce cadre, faut-il accepter que la ville de Lausanne, avec son blason progressiste, choisisse de favoriser ce genre d’espace avec un loyer préférentiel ? Et dans une perspective plus large, quel siècle faudra-t-il attendre pour avoir droit à une gestion de la sécurité dans les lieux de vie nocturnes sans discriminations et sans violences auto-générées ? 

Les milieux queer-féministes tentent pourtant depuis bien longtemps de trouver des alternatives, en plus de tout bonnement éviter ces lieux. Depuis quelques temps, des Teams Care apparaissent pour soutenir et gérer les situations liées à des conflits, malaises ou agressions dans les soirées. 

Marre. 

Malheureusement, les Teams Care à elles seules ne peuvent pas remettre en cause le recours systématique au poliçage dans les soirées. À force de pousser des politiques absolument sécuritaires dans les clubs et à leur entrée, c’est un cycle de violence qui prend place. 

Comme pour la question policière, cela nous demande de réexaminer les logiques propres au bien-être en soirée. Il nous semble évident que pour une multiplicité de raisons, la question de la sécurité et de la formation du personnel de sécurité est complexe et demande du travail. 

Nous pensons pourtant qu’il est important que des moyens soient mis en œuvre et des alternatives explorées pour améliorer l’expérience et assurer la sécurité des noctambules. Teams Care, désescalade de violence, prévention sur les consommations et le harcèlement, et plus encore. En attendant, il reste indécent et révoltant que la ville subventionne des espaces qui ne font pas partie du changement.

Al S. Gutierrez     Seb Zürcher