Référendum contre l'indemnisation des salarié·e·s précarisé·e·s

une victoire d’étape du mensonge et de la duplicité, qu’il faut combattre par tous les moyens

Communiqué de Presse · 16 septembre 2020

Ce 14 septembre les MCG et UDC ont annoncé avoir déposé leur référendum contre le fonds d’indemnisation aux travailleuses et travailleurs les plus précaires. Ils font ainsi obstacle à la mise en place d’une aide indispensable à toute une série de catégorie de personnes plongées dans une extrême précarité par la crise Covid. Il s’agit essentiellement de personnes travaillant sur appel, d’étudiant.e.s, d’employé.e.s du secteur de l’économie domestique, d’intermittent.e.s du spectacle, de travailleur.euse.s du sexe, etc. Autant de de catégories de travailleur.euse.s pauvres qui ne peuvent accéder aux mesures de sécurité sociale existantes. Parmi celles-ci se trouvent des personnes sans statut légal. Des travailleur.euse.s de l’ombre, qui contribuent à l’économie de ce canton et ont été frappées de plein fouet par les mesures destinées à enrayer la pandémie. Ils.Elles nécessitent également un soutien, et c’était une des vertus de ce fond d’aide de ne pas occulter cette réalité. Les MCG et UDC ont saisi ce prétexte pour tenter d’empêcher la mise en place de ce fonds d’aide aux plus précaires, tout cela sous couvert de lutte contre le travail au noir. Il s’agit simplement d’une basse manœuvre. La lutte contre le travail au noir n’intéresse pas ces partis. Preuve en est que quand il s’agit de mettre en place de réelles mesures de lutte contre le travail au noir, généralement ces deux partis sont aux abonnés absents.

Soudainement auto-promu au rang de parangon dans la lutte contre le travail au noir, les MCG et UDC ne sont en revanche pas vanté d’avoir obtenu les signatures nécessaires en abusant les citoyen.ne.s. Nombre d’entre nous ont été sollicité.e.s par des démarcheurs qui nous invitaient à signer une « pétition » contre le travail illégal. Alors qu’il s’agissait en réalité d’un référendum contre un fond d’indemnisation pour les travailleur.euse.s précaires. Certains avouaient même ne pas bien connaître l’objet en question et être payés pour récolter ces signatures. Une pratique, rappelons-le qui est illégale dans le canton de Genève, en vertu de l’article l’art. 183 d alinéa 3 de la Loi sur l’exercice des droits politiques (LEDP). Ainsi, ceux qui se font faussement les pourfendeurs de la lutte contre le travail illégal, s’appuient pour ce faire sur des signatures récoltées illégalement.

La démarche de ces partis populistes n’est pas une totale surprise, elle étonne cependant par l’ampleur du mensonge politique, et par le fait qu’elle emploie sans vergogne des moyens malhonnêtes pour parvenir à ses fins.

Le plus surprenant encore est la passivité des autorités face à ces manœuvres et à ces infractions à la loi. Pourtant, de nombreuses personnes ont alerté la chancellerie – qui est l’organe chargé de vérifier la conformité des récoltes de signatures – pour dénoncer la tentative de supercherie dont elles avaient fait l’objet. Ceux qui l’ont alertée ont déclaré disposer de témoignages. Apparemment, ces signalements sont restés sans suite, permettant ainsi à ce qu’il est convenu de qualifier de « référendum de la honte » d’aboutir. On s’est joué de la démocratie, ses garants ont fait défaut. C’est une affaire qui ne devrait pas rester sans suite.

Pour l’heure, il nous faut nous préparer à combattre ce référendum pour rendre justice à celles et ceux ceux qui ont chèrement payé le prix de la crise Covid, les travailleur.euse.s précaires. Nous devons soutenir le fonds d’indemnisation et éviter que ceux-ci voient leurs situations se dégrader plus encore.  Nous devons lutter par tous les moyens contre le creusement des inégalités et le développement de la pauvreté et la précarité. C’est un impératif de justice sociale.

C’est pourquoi, si ce référendum n’est pas invalidé comme il le devrait, nous le combattront résolument et appelons les électrices et électeurs électeurs à en faire de même. Dans la même veine nous nous engageons avec conviction dans la défense de l’initiative pour une salaire minimum de 23, — frs de l’heure et appelons chacun.e à défendre également cet instrument imparable de lutte contre la sous-enchère salariale…

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